Et c’est au Québec que nous partons cette semaine pour le son du lundi, pour y découvrir une voix exceptionnelle, celle de La Zarra, avec Tu t’en iras.
La Zarra, c’est un mélange explosif de variété francophone, de pop plus urbaine, avec une touche de glamour hollywoodien des années 50. D’ailleurs ce nom de scène, ce personnage qu’elle s’est inventée, c’est aussi une manière de se préserver de toute cette industrie pour la jeune femme. De sa vie, nous ne savons quasiment rien, si ce n’est son (beau) prénom, Fatima-Zahra.
Elle grandit dans la banlieue de Montréal, dans une grande fratrie. Fatima-Zahra et ses six soeurs sont élevées par leur mère, seule. Cette dernière écoute aussi bien ÉdIth Piaf que les grandes divas du monde arabe comme Warda ou Fairuz.
Enfant, Fatima-Zahra adore danser et chanter, mais elle n’imagine en aucun cas en faire sa carrière. Pour une enfant d’immigrée, issue d’une banlieue populaire, c’est inconcevable !
Pourtant, un soir en 2016, elle rencontre un producteur et compositeur montréalais, Benny Adam. Elle lui dit qu’elle sait chanter. Il lui demande de le prouver. Avec un fort caractère, la jeune femme lui répond qu’elle n’a rien à prouver à personne ! Quelques semaines plus tard, ils se croisent à nouveau, elle accepte cette fois de chanter et commence à interpréter un titre de Céline Dion. Le compositeur est conquis et lui donne rendez-vous en studio pour enregistrer ce qui deviendra son premier album, Traîtrise.
La jeune femme ne se contente pas de chanter. Elle écrit ses textes, et passe surtout plusieurs années à travailler et perfectionner sa voix pour trouver sa tonalité, et se démarquer des autres.
Quand son projet de carrière commençait à devenir concret, elle a réfléchi à un nom de scène et s’est inventé cet alter-ego, la Zarra, un nom qui évoque les chanteuses de cabaret, les divas méditerranéennes.. Le nom fait aussi référence à un poème de Victor Hugo, Lazzara. La jeune femme se reconnait dans cette description de femme déterminée, qui court, chante et danse.
Cet alter ego et le style vestimentaire qui l’accompagne servent d’armure à cette jeune femme pudique qui se livre à nu dans ses textes. Elle y raconte ses relations amoureuses, le rapport à son corps, la manière dont on la perçoit en tant que femme, avec beaucoup de sincérité.
Après avoir conquis le Canada, la Zarra se lance à l’assaut de la France.