Chez Dialna, on a une rigueur journalistique à toute épreuve, et nous ne reculons devant aucun risque pour vérifier ce qui est publié. Forcément, quand Feurat Alani nous a parlé du meilleur burger du monde au restaurant French Touch, il a fallu faire une vraie enquête de terrain pour s’assurer de la véracité des faits.
On a surtout pris ça pour excuse pour aller bien manger. D’autant que nous sommes des habituées et qu’effectivement les burgers y sont très bons. Donc pourquoi ne pas vous parler de cette excellente adresse dans notre Food Corner ? Il était temps !
Ce restaurant de la banlieue parisienne existe maintenant depuis 4 ans et a su fidéliser sa clientèle grâce à des produits de qualité et des recettes originales. D’ailleurs, le succès est au rendez-vous depuis l’ouverture. Sa réputation dépasse même les limites de la région. Qu’est ce qui plait à ce point dans ce petit établissement ? Et surtout on y mange quoi ?
Et bien déjà des burgers, bien sûr, sous toutes les déclinaisons possibles, car plusieurs recettes sont proposées. En photo, vous pouvez trouver le Big Apple, classique de la première heure.
A coté d’une multitude de différentes recettes de burgers bien gourmands, vous pourrez également trouver les Waffles, gaufres briochées salées, recouvertes au choix de poulet frit, boeuf, fromage, frites curly, chou rouge et j’en passe, mais aussi les fameuses Cocottes, à déguster avec du bon pain de campagne. Les plus sérieux opteront certainement pour des salades, mais rassurez-vous, elles sont tout aussi gourmandes que le reste.
On vous parle des desserts ? Cheesecake, fondant au chocolat, gaufre sucrée et surtout, la merveille de Courbevoie, la Pavlova à la rose et aux litchis. Je l’entends encore appeler mon nom… Bref, là aussi, il y a un large choix, autant vous dire qu’il vous faut y revenir très souvent pour faire le tour complet de la carte.
La petite enseigne a pour projet d’allier la street food à la restauration de brasserie traditionnelle, le tout, en utilisant des produits de qualité. La viande y est halal et BIO, ce qui est déjà plutôt rare en restauration, et ça change tout ! Les fromages sont AOC, et tout est fait maison, des pains à burgers, sauces, jusqu’aux desserts bien entendu. Qui dit mieux ?
Ce qu’on apprécie avant tout chez French Touch, c’est la qualité des produits. On ne va pas se mentir, très souvent, qui dit street food, dit produits bas de gamme. Pas ici, et la différence se ressent au niveau du palais ! Tous les burgers ne se valent pas partout, et c’est très sincèrement une des meilleures adresses pour cela (en tout cas, pour le halal). Loin du kebab de quartier, et des enseignes qui propose de la qualité « cantine », ici, on sait ce qu’on paye à la première bouchée. Autre avantage, la créativité. Depuis l’ouverture du restaurant, la carte a déjà beaucoup évolué pour nous proposer sans cesse des nouveautés assez inattendues. Les burgers y sont très bons, mais les Waffles ont eu ma préférence ! N’ayez pas peur de demander un doggybag, vraiment. Parce que, oui, et c’est le troisième point, la French Touch ne rigole pas sur les quantités. Pas du tout, même. Un conseil, prévoyez une tenue ample, faites moi confiance !
La clientèle l’a bien compris car le restaurant cartonne depuis son ouverture. Il n’est pas toujours évident d’y aller sans réservation, et les gens font parfois la queue pour avoir la chance de faire plaisir à leurs papilles.
La cerise sur le gâteau de ce succès tient beaucoup à la communication du patron, très présent sur les réseaux sociaux depuis le début, roi du hashtag et du slogan (#Hamburgeoisez-vous, que l’on retrouve partout sur le net ET sur les uniformes des serveurs), et des expérimentations culinaires à toute heure.
Forcément on a eu envie d’en savoir plus et nous avons posé quelques questions à Monsieur French Touch, Ali Zouina, sur sa démarche qualitative et sur son établissement.
Bonjour Ali, quelle était votre formation avant de vous lancer dans la restauration, j’imagine que ce n’était pas votre métier de base ?
Pas du tout, à la base je suis diplômé d’informatique. J’ai fait une école d’ingénieur, qu’on appelait la Fac Pasqua, (Pôle Léonard de Vinci). Avant ça j’ai eu mon bac à Nanterre, au lycée Joliot Curie, et j’ai intégré cette école. C’était un cursus de 5 ans avec prépa intégrée. Comme elle avait été fondée en partie avec l’argent du Conseil général des Hauts de Seine, les jeunes du 92 avaient la possibilité de payer beaucoup moins cher les frais d’inscriptions, à condition de réussir les tests d’aptitude. J’ai choisi ce domaine parce qu’à l’époque, il y avait de l’emploi, mais je n’étais pas un passionné. Je me voyais plus dans l’aéronautique, mais c’était un domaine un peu vieillissant, alors on m’a conseillé l’informatique. Après mon diplôme, j’ai commencé à travailler en tant qu’ingénieur informatique dans des grosses sociétés.
Comment en êtes vous arrivé à la cuisine ?
Après deux ans en poste, je me suis dit que j’allais investir dans une petite affaire. J’avais quelques économies, et je voyais que les pizzerias fonctionnaient bien. J’avais acheté un premier commerce à Epinay. Le but était de faire marcher l’établissement pendant que je continuais à travailler de mon coté. Mais je me suis vite rendu compte que ça ne fonctionnait pas bien comme ça, ça ne se passait pas comme je le voulais quand j’étais absent. Je pensais pouvoir faire les deux et le gérer de loin, y aller le soir et les weekends. Mais il y avait vraiment du laisser aller. J’ai donc pris un congé sans soldes,pour m’occuper de mon commerce. Je me suis formé chez un ami qui avait une pizzeria avant, pendant deux semaines, à fond. J’ai appris à faire la pâte, les garnitures, tout. J’ai donc géré mon commerce à 100%, ça allait mieux, et je l’ai développé. J’ai prolongé d’une deuxième année mon congé sans soldes. Finalement, je me suis découvert une passion pour la créativité culinaire, j’avais essayé pleins de nouvelles choses avec ma pizzeria, de nouvelles recettes, et ça marchait bien.
Au bout de 4 ans je l’ai revendue, et j’ai repris l’informatique. Je faisais du consulting, et je me suis rendu compte que je n’avais plus la tête à ça, j’avais décroché. Rester 8 heures sur une chaise, participer à des réunions sans fin, s’envoyer des mails alors que la personne est en face de toi, c’était un monde que je trouvais hypocrite. Mon esprit était ailleurs. J’avais goûté à la liberté, j’avais été mon propre patron, je gérais mon emploi du temps, donc se retrouver à nouveau dans une structure de bureau, à être inactif physiquement, c’était difficile. J’ai du faire ça 3 mois, et j’ai arrêté. Pourtant j’étais mieux payé en tant que consultant, donc ce n’était pas un choix vraiment financier. En tant que consultant, vu les technologies sur lesquelles je travaillais, j’étais très bien payé mais je n’étais pas épanoui.
Donc, j’ai cherché et trouvé une affaire à Puteaux, qui se portait mal. J’ai tout repris en main, tout changé, en mettant en place un concept plat du jour, avec des produits frais, vraiment basés sur la qualité. J’y ai testé un burger frais, avec viande hachée maison, sauce maison, et c’est rapidement devenu le best seller. Les gens étaient friands de ça, alors pourquoi ne pas me spécialiser là-dedans ? Après avoir revendu, j’ai cherché un local pour ne faire que du burger. C’était vraiment le déclic. Ce produit ne laissait vraiment pas les gens indifférents, et ils sentaient vraiment la différence avec ce qu’ils avaient l’habitude de manger sous le nom burger. Il y avait quelque chose à faire avec ça, ce que je proposais était assez simple, mais qualitatif. Ce que je propose aujourd’hui est nettement beaucoup plus élaboré, par exemple. Mais à l’époque il n’y avait quasiment personne qui le faisait, en tout cas, dans le halal. En non halal, il y avait déjà des enseignes qui proposaient ce concept là sur paris. J’ai trouvé le local où se trouve French Touch aujourd’hui, et j’ai pris mon temps. Neuf mois ont passé entre la signature du bail et l’ouverture du restaurant, parce que je voulais vraiment faire les choses bien. J’ai bien étudié le sujet, au niveau du produit, du marketing, de l’image, les codes couleur, etc.. j’ai bien travaillé le sujet en détails. J’avais pas mal communiqué en amont, en faisant beaucoup de teasing.
Le premier jour, on a ouvert avec la boule au ventre et on a eu la queue à l’entrée ! On a réussi à gérer ces premiers services parce qu’on était vraiment bien préparés. Avant d’ouvrir, j’avais fait des services à blanc. J’invitais des amis, de la famille, et puis on se mettait vraiment en situation pour simuler un service et c’est ce qui a fait qu’on était prêt pour le jour J, et que ça s’est bien passé dès le début.
Les équipes étaient déjà préparées aux rushs, du coup ?
Oui ! Ça c’était important et je trouve que les gens ne le font pas assez.. Il y a pleins de restaurants qui ouvrent et qui ne sont pas opérationnels. Ils se disent qu’avec le temps, ça ira. Mais un client qui vient pour la première fois, s’il a une mauvaise impression, il ne donnera peut-être pas une seconde chance. En général, à partir du moment où on met 15/20 €, on attend à ce que ça soit nickel et on ne pardonne rien. Si j’ai un conseil à donner aux gens qui se lancent dans la restauration c’est ça, si financièrement vous pouvez prévoir ce délai, alors prenez votre temps. Justement il faut prévoir ce temps là, cet argent là, qui vous permet de vous perfectionner. Et quand vous ouvrez, vous êtes prêts, et les gens sont contents.
Le Halal, c’était quelque chose d’évident pour vous ? La question ne s’est pas posée ?
Non pour moi ça ne s’est pas posé. La question s’est posée pour le bio. Le Halal pour moi, c’est mon éthique. En tant que musulman, je ne me voyais pas vendre autre chose.
Et la nécessité de passer par une certification connue et reconnue du grand public (AVS) en laquelle les gens ont confiance, c’était un gage de qualité supplémentaire ?
Au début, en tant que client, je ne consommais pas forcément que du AVS. Quand j’allais dans un restaurant, si le patron est musulman, je lui demandais si c’est halal. Si on me disait oui, je mangeais. Je ne demandais pas forcément de certificat. J’avais eu des débats, des clashs avec des amis sur le sujet, sur AVS, mais je n’étais pas convaincu. Alors, je suis allé les voir, j’ai rencontré le responsable qui m’a accueilli, et qui m’a expliqué comment ils travaillaient. Cela m’a m’a ouvert les yeux sur toutes les escroqueries, qu’en tant que consommateurs, on ne peut même pas imaginer. On est de l’autre côté, on n’a pas vu tous les vices, tous les mensonges, sur le halal. J’ai alors compris quel gage de sécurité c’était de travailler avec un label sérieux. Aujourd’hui, je suis content d’avoir fait ce choix là, aussi pour des raisons commerciales. Je n’étais pas spécialement attaché à cet organisme, alors je ne m’en rendais pas compte, mais les gens y sont très attachés, et leur font confiance. J’ai eu l’occasion de faire un sondage via des étudiants en école de commerce. Parmi les questions posées au panel, il y avait “Pourquoi aller chez French Touch et pas ailleurs?” et j’ai été surpris de voir que le critère AVS remportait vraiment un pourcentage très fort. Ça m’a conforté dans mon choix.
La première originalité chez vous, c’est de proposer du bio, en plus du halal. Comment vous en avez eu l’idée ?
Pour ce projet, je voulais prendre le chemin de la qualité. J’avais les fromages AOC, mais je n’avais pas encore mis la barre aussi haut. Déjà j’ignorais que ça existait. J’ai eu la chance de rencontrer une personne qui m’en a parlé et qui m’a dit que ça irait avec mon projet. C’était justement quelqu’un que j’avais invité pour tester la carte avant l’ouverture. Donc j’ai découvert Bionoor, je me suis rapproché d’eux, on a fait des essais et ça a fonctionné. On a signé l’accord pour travailler ensemble. Mais il y avait une question économique aussi. Aujourd’hui la viande bio, c’est cher.
La viande halal est déjà plus chère, certifiée par AVS encore plus. Bio c’est l’étape au dessus, ce n’était pas un frein avant de vous lancer ?
Ça n’a pas été un frein, dans la mesure où je n’avais pas encore établi mes prix. Donc en connaissant mon coût de revient avec AVS, avec Bionoor, j’ai pu proposer des prix qui permettent d’absorber ces coûts là. C’était pour moi un pari de faire ces prix en banlieue, car nous ne sommes pas sur un emplacement idéal, j’avais un peu peur de pratiquer des prix que je juge un peu élevé pour l’endroit. Si on ne regarde pas la qualité, si on parle juste de burgers, dans cette rue, à ce prix là, ce n’est pas gagné d’avance. Mais heureusement les gens ont été sensibles à la qualité qu’on proposait et aussi à la quantité. Moi, ma politique, c’est que le client en ait pour son argent dans son assiette. On fait des quantités généreuses pour que le client ne se sente pas lésé. Et puis je pense qu’on a fait le bon choix, parce que quatre ans après on est toujours dans la même dynamique.
L’éthique première du restaurant c’est surtout la qualité des produits ? C’est ce que vous mettriez en avant ?
La qualité et la simplicité. On ne va pas s’enflammer à appeler nos produits « burgers gastronomiques » comme le font certains. On fait des burgers de qualité, des plats simples, qui sont faits avec de bons produits et on s’investit beaucoup. Je ne vais pas utiliser la phrase bateau pour dire “qu’ils sont faits avec amour”, mais on se prend vraiment la tête pour faire nos recettes, on ne prend pas ça à la légère. C’est de la cuisine simple et goûteuse, voila ce que je dirais si je devais décrire ma cuisine.
Qu’est ce qui vous inspire dans la création des recettes ? La carte évolue, elle n’est pas la même qu’au début, il y a des classiques comme les burgers, mais quelle est votre signature ?
La signature, j’en n’ai pas vraiment. À la base, le but était de rester dans le français. J’ai essayé un nouveau produit que j’ai lancé l’année dernière, qui sont les cocottes. Cocotte ça sonne un peu franchouillard, et on le détourne ! Ensuite, la ligne de conduite, quand je crée, c’est étonner les gens. J’aime bien les surprendre et leur proposer des choses qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Ça c’est quelque chose que je prends plaisir à faire, aller vers ce que les autres ne font pas. Mais je ne suis pas obnubilé par ça ! Je ne vais rien inventer en cuisine, mais dans mon secteur d’activité, le burger un peu chic, ou qualitatif, j’aime bien faire des choses qu’on ne s’attend pas à trouver, ou qu’on ne trouve pas chez nos concurrents. Aujourd’hui le marché est devenu trop concurrentiel.
Oui, tout le monde s’est mis à faire ce genre de burgers, tout le monde veut faire la même chose. Comment vous analysez la situation ?
Oui en quelque sorte, mais au delà de ça, c’est à nous de garder notre avance, il faut toujours avoir un coup d’avance sur les concurrents. Et ça, ça passe par de la recherche, ça passe par de la créativité, ça passe par de l’inventivité. On veut proposer aux gens des produits qui leur feront dire “ah bah ça c’est French Touch”, faire en sorte qu’ils reconnaissent la marque de fabrique French Touch, parce qu’on ne le retrouve pas ailleurs. Ça c’est important pour moi, de faire ce que les autres ne font pas, et d’avoir un coup d’avance sur eux. Même s’ils le font après, je veux être précurseur et proposer des choses qu’on ne s’attend pas à trouver dans notre secteur d’activité.
Du coup, vous n’arrêtez jamais de créer en fait?
Oui, parce que j’ai le temps pour ça. Je suis détaché du resto, et aujourd’hui mon équipe est autonome. Moi mon travail, c’est ça, créer, donc oui, je ne m’arrête jamais parce que c’est mon travail, au même titre que mes employés ne s’arrêtent jamais de faire des services. On est complémentaires, eux ils assurent “le run” sur le terrain, et moi en coulisses dans la recherche, la créativité, les nouvelles recettes, la communication, ça c’est mon travail.
Justement la communication, c’est un des points forts de votre restaurant, et c’est vous qui la gérez. Comme vous le disiez vous avez fait beaucoup de teasing avant l’ouverture, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai entendu parler du restaurant. Vous avez assez bien réussi à utiliser les différents réseaux sociaux, en y mettant pas mal d’humour (les meilleurs hashtags du game), les préparations des recettes, etc .. C’était quelque chose de préparé ou c’était assez spontané ?
Ça s’est fait assez naturellement et peut être que j’avais des pré-dispositions par rapport à mon profil, le fait que je touche un peu à l’informatique. Ce sont des outils qui ne m’étaient pas inconnus, que j’ai pris en main très rapidement, que ce soit Instagram, Twitter et Facebook, ce sont les 3 réseaux sur lesquels je suis actif. Et ensuite je me suis aussi découvert du plaisir à interagir avec les gens, et j’ai vu la force de ces outils là, qui sont gratuits. Quand j’avais ma pizzeria, faire 100 000 exemplaires de prospectus coûtait très cher ! Il fallait payer un infographiste pour la maquette, puis l’imprimeur, ensuite la personne qui prospecte. J’ai réalisé que c’était des économies énormes, si on savait mettre en avant ses produits et toucher directement le consommateur, via son téléphone. Je me suis rendu compte que c’était un outil extrêmement puissant et que j’avais les capacités à les gérer moi-même. Au départ, ça s’est fait spontanément et je me suis rendu compte que les gens interagissaient, répondaient et c’était aussi un moyen pour moi de voir ce que les gens attendaient. Ça permet aussi de sonder, de voir qui est ma clientèle et ce qu’ils veulent. Si je poste plutôt ça, je vais voir s’ils sont friands de tel produit, donc il faut que je le mette à la carte, ou quelque chose de semblable. Et puis je me suis pris au jeu, et voila de fil en aiguille, c’est devenu essentiel.
Oui il y a peu de restaurateurs qui les manient aussi bien et aussi régulièrement. Et forcement, ça touche des gens même au delà de la région. Ça vous amène plus de potentiels clients ?
Oui, c’est sur ! C’est ce qui permet aux gens en province de nous connaitre. Parfois des gens influents demandent des bonnes adresses sur la région parisienne, et notre nom revient souvent en commentaires. On a eu aussi dès le départ, le coup de pouce du blogueur Al-Kanz, qui a écrit des articles sur nous. Il a une très bonne maîtrise des réseaux sociaux et a trouvé que je le faisais bien. Dans son article, il encourageait les restaurateurs à prendre exemple. Quelque part, on a permis de relever le niveau vers le haut. C’était aussi de mes moteurs pour avancer. Quand je crée, quand j’essaye quelque chose, je veux donner l’exemple et dire voilà, sans avoir de diplôme, ou sans travailler dans des grandes cuisines, si on se prend la tête, on peut faire de bonnes choses. C’est un peu le message que je veux donner aujourd’hui à mes confrères.
La suite pour vous, c’est quoi ? Vous voulez ouvrir un deuxième French Touch ? Ou peut-être ouvrir quelque chose de complètement différent, comme une pâtisserie ?
Il y a pleins de choses dans les tuyaux ! C’est vrai que je suis à fond dans la pâtisserie en ce moment, je me rends compte aussi qu’on a rien dans ce domaine. Aujourd’hui si on veut un endroit pour se poser, prendre une petite douceur, en famille ou entre amis, en toute tranquillité, il faut aller sur Paris. Je me dis qu’il y a un créneau, il y a clairement quelque chose à faire. Pour le moment, je me forme, j’aimerais bien faire quelque chose dans ce sens.
Pour en revenir à French Touch, dès la première année j’ai eu des demandes de franchises, mais je ne voulais pas aller trop vite en besogne. Je voulais un peu éprouver le concept. Le burger était en vogue, c’était très à la mode, et ça pouvait s’essouffler, je ne voulais pas aller trop vite. J’ai donc pris mon temps. Je me donnais trois ans. Là on rentre dans la quatrième année. J’y pense naturellement. Après, quand on passe en franchise, On gère vraiment du business, on ne gère plus une cuisine en fait, et ce n’est franchement pas ce qui m’attire. Je ne suis pas un business man, j’aime être en cuisine, j’aime créer, j’aime la cuisine tout simplement. Je sais que je ne suis pas un bon gestionnaire, donc si je lance la franchise, je vais gérer des gens, des contrats, du coup je ferais ce que je n’aime pas faire. Et jusqu’à présent j’ai toujours choisi de faire ce que j’aime. Si on s’en tient à un choix financier, ce serait la franchise, c’est le choix qui demande le moins d’effort en personnel et qui permet de récupérer des “royalties”. Et ça serait dommage, qu’un bébé comme “French Touch” qui mérite d’être franchisé et de grandir, reste un pauvre petit établissement de banlieue, parce que je pense qu’il a un vrai potentiel pour rivaliser avec de grandes enseignes, ça j’en suis convaincu. Mais l’envie n’est pas là, alors je réfléchis à peut-être l’agrandir ou en ouvrir un deuxième en nom propre. Si je dois franchiser, je passerai surement la main, à des gens qui savent le faire. Voila, j’ai d’autres projets, notamment le projet de pâtisserie, c’est vraiment quelque chose que j’aimerais bien faire. Il y a beaucoup de portes, beaucoup de choix qui se présentent, mais concrètement je suis encore dans le flou. Ça se décidera par instinct, jusqu’ici ça m’a réussi.
Pour finir, quels sont vos coups de coeur du moment ?
J’ai fait une belle rencontre il y a quelques semaines, c’est Médine. Il est venu au restaurant, j’ai mangé avec lui, on a échangé. Il a fait un concert pour la Palestine un peu après, et je suis venu, j’avais préparé des gâteaux que j’avais emmené en loges. On a bien échangé.
Qu’est ce qui vous a touché chez lui ?
Avant de le connaitre c’était surtout ses textes. J’aime l’écriture, je suis pas trop branché son, mais plutôt textes. Lui c’est une des personnes qui m’avait vraiment touché par ses textes, donc le fait de rencontrer le bonhomme et de retrouver une certaine simplicité, ça m’a beaucoup plu.
Ensuite, pour la cuisine, comme on le disait, je suis en mode pâtisserie, donc mon coup de coeur c’est Philippe Conticini. On y retrouve un peu les valeurs qui me sont chères : simplicité, goût, efficacité. Pas de chichi, pas de feuilles d’or, pas de blabla, c’est du goût, simplement. Je m’inspire beaucoup de ce qu’il fait. Après, si j’ai un reproche à lui faire, c’est que les recettes qu’il publie ne sont pas toutes vraies ! Déjà je suis étonné de voir la recette. A sa place je ne la divulgerais pas, il faut garder son produit secret ! Mais à partir du moment où il choisit de les partager, il faut tout donner ! Par exemple, j’ai essayé de suivre pas à pas la recette de son best seller, le Paris-Brest, et ça n’a pas fonctionné ! Tant pis, c’est pas grave (rires) !
Coté salé, j’ai du mal à trouver des restaurants qui me font vraiment plaisir, mais il y en a un que j’aime vraiment beaucoup, c’est le Good Thaï, à Ivry, Halal et AVS, franchement c’est une valeur sûre.
Sinon j’ai eu un coup de coeur sportif et humain pour le joueur de basket-ball Mickaël Gelabale, lors d’un de mes derniers passages sur beIN’ Sports, car je participe parfois à leurs émissions pour réaliser des recettes en direct. J’ai été surpris par sa simplicité. C’est ce qui me touche, c’est une de mes valeurs, rester simple, quoi qu’on fasse dans la vie, on n’oublie pas d’où l’on vient. Vraiment, j’en ai croisé des sportifs sur beIN’, mais lui m’a surpris ! Il est super simple, c’est lui qui m’a demandé de prendre une photo. Il n’était pas du tout prétentieux, ou arrogant, et j’ai vraiment apprécié. Souvent les gens ont la grosse tête, et s’attendent à ce que je leur cours après, alors que je viens pas pour ça. Lui a vraiment aimé ce qu’on a préparé, il y a eu un bon feeling et on est restés en contact.
La simplicité, c’est vraiment l’essentiel.
Retrouvez l’univers du restaurant sur les réseaux sociaux : Twitter, Facebook, et bien sûr Instagram
French Touch
137 Rue des Fauvelles,
92400 Courbevoie
Tél : 01 47 47 48 48
Déjà que je bave depuis des années sur les photos de French Touch, bah voilà j’ai encore bavé en lisant l’article lol.
Faut vraiment que je fasse le déplacement pour goûter un de ces 4 incha Allah. Et French Touch version sucrée, superbe idée !
Ça fait plaisir de voir autant de professionnalisme en tout cas.
Désolée pour la bave occasionnée
Le déplacement vaut vraiment le coup en tout cas !
Super article qui est amplement mérité! Parfois à 3h du mat on les voit charbonner en cuisine. En tout cas , ça donne envie d’y faire un tour apres y être aller deux fois et ne pas avoir pu se restaurer parce que c’était full house! À mon prochain voyage sur Paris, I will definitely pop there!
#JeSuisHambourgeoisee
Merci ! C’est vrai qu’ils bossent dur ! Même pendant le ramadan.
Et toujours penser à réserver pour être tranquille ! J’espère que vous réussirez à y manger ! Vous reviendrez nous dire ce que vous avez pris !