C’est donc l’heure de la playlist Février 2021 ! Ce mois est passé aussi vite qu’il est venu ! Il fut riche en articles et rencontres. Il nous a fait voyager dans l’univers illustré de Chaïma et sa série « Sa7a Confinage », nous avons souhaité un bon anniversaire au papa d’une amie avec l’artiste Bouteiba Saïdi, tapé de la percussion au rythme misandre de la grande Oumaima Baiza, cassé les clichés avec Thérèse, vibré au son de la musique de Hêja Netirk en partenariat avec le podcast l’Orient à l’envers, lu des bouquins avec Fatima Ait Bounoua, célébré les deux ans du Hirak avec Mozzaika, et mis à l’honneur l’identité Amazigh. Il est temps de mettre tout ça en musique avec notre playlist ! Play !
PNL : Le monde ou rien
Boutaiba Saïdi : Jate el Pompiya
Morceau anthologique dans l’histoire du raï, Jate el pompiya est un classique chanté par un patron, nommé Boutaiba Saïdi. Une chanson qui implore les pompiers d’éteindre le cœur d’un homme amoureux. Poésie oranaise dans toute sa splendeur que l’on a dédié à Monsieur Maameri.
Fredericks, Goldman, Jones : À nos actes manqués
Quand on a demandé à Fatima Aït Bounoua quel titre elle voulait pour illustrer sa participation à Jamais sans mon livre, il y a eu un petit moment de panique. Oui, on sait c’est très dur de choisir, on se retrouve dans cette galère à chaque playlist ^^. Du coup, elle a décidé de choisir À nos actes manqués du trio Fredericks/Goldman/Jones. La raison ? « Parce que finalement ça résume tout ce que j’ai envie de dire en ce moment. C’est populaire et profond. Simple et complexe. Très Français et très immigrés. Bref, c’est un entre deux qui me plait », nous a t-t-elle dit. Une vraie réponse d’ornithorynque, quoi !
La rumeur : Le cuir usé d’une valise
Mais Fatima tenait aussi à rajouter ce titre mythique du groupe La rumeur dont elle parle dans notre entretien Jamais sans mon livre. Ce morceau, c’est le symbole ultime de l’immigration. Accompagné d’un clip sobre, comportant des images d’archives, il raconte l’histoire collective de milliers de personnes quittant leur pays d’origine en espérant une vie meilleure. Mais à l’arrivée, ils ont trouvé les inégalités, la discrimination et le racisme. Le cuir usé d’une valise, c’est ce qui fait qu’on n’oublie pas ce qu’ils ont vécu.
Thérèse : Chinoise ?
Casser les stéréotypes avec humour et talent, c’est exactement ce qu’a fait la chanteuse Thérèse avec le titre Chinoise ? que l’on a sélectionné en son du lundi. Son engagement féministe et anti-raciste, ainsi que sa vision de l’art font un bien fou. Il y a de l’universel dans ce qu’elle clame, et on a tous et toutes besoin de l’entendre. Son EP sort le 12 mars, soyez prêt.e.s !
Oumaïma Baazia : 3atih L3asir
Il fallait une chanson qui envoie du lourd en matière de percussion pour la reine de cet instrument, Oumaima Baazia. Avec ce morceau misandre 3atih l3asir, la jeune femme a créé un véritable hymne des femmes marocaines quand elles se retrouvent entre elles. Un morceau cathartique pour toutes les femmes.
Mozzaika : Ne me dis pas
Une autre artiste polyforme dans cette playlist, avec la jeune Mozzaika. En préparation de son prochain album, elle nous révèle ce superbe titre, Ne me dis pas. Sorti le jour des deux ans du Hirak en Algérie, ce titre est une véritable déclaration d’indépendance pour cette franco-algérienne !
Fatima Tabaamrant : Manik iga zin
Pour parler en musique de ce qui nous reste de notre identité Amazigh, on est obligées d’aller puiser aux racines de notre identité. Fatima Tabaamrant, que vous connaissez maintenant si vous nous lisez régulièrement est une légende de la musique Amazigh, tachlehite, marocaine qui fait partie de notre héritage culturel, familial, émotionnel. Sur ce titre, Manik Iga Zin, on la retrouve jeune, au début de sa longue carrière.
Karimouche : Apocalypse now
Invitée de notre conversation, Karimouche a sorti un très bel album en ce début d’année 2021 qui porte le doux titre de Folies Berbères. Le titre Apocalypse now synthétise bien son art. Une chronique sociale pointue, une poésie percutante, et un humour qui nous emporte loin.