Et si on vous proposait une rappeuse qui vient de Marseille, pour commencer la 50 ème semaine de l’année 2020 ? C’est le grand retour de Keny Arkana, artiste au parcours incroyable avec des textes engagés qui dénoncent le sexisme, le racisme et le capitalisme. Elle combat ces trois oppressions à coup de rimes et de rythmes. Keny Arkana a une conscience sociale tellement engagée que le sociologue Philippe Corcuff a écrit sur ses textes et compare son langage à celui du sous-commandant Marcos au Mexique.
Mais revenons a la genèse de cette jeune française, d’origine argentine née le à Boulogne-Billancourt, et ayant grandi à Marseille. Tout ce mélange culturel va énormément influencer le parcours et la carrière de Keny Arkana. Dés l’enfance Keny n’obéit à aucune autorité, elle fugue tellement qu’un juge pour enfant la place en foyer d’accueil. Son morceau L’Odyssée d’une incomprise raconte d’ailleurs ce moment de vie.
En 1996, Keny est encore adolescente et elle va alors commencer à goûter à l’adrénaline du show et des scènes. Devant ses camarades, elle donne des minis concerts, et va travailler sans relâche ses textes et sa présence scénique. En 2003, elle lance son premier maxi, et fait ses premières grandes scènes dans la plus belle des villes française, Marseille. Cette ville c’est sa bonne fée. Keny Arkana n’arrêtera pas de tourner, enregistrer, d’écrire partout dans le monde pour crier sa rage contre les injustices sociales. Elle se définit d’ailleurs comme une contestataire qui fait du rap.
Nous sommes enfin en 2020 et ce morceau J’sais pas faire autrement, c’est une mise en bouche de l’album L’Exode, à venir. Elle rap comme elle boxe, chaque rime est un poing dans la figure, contre les élites de ce pays : « Rien à foutre des intellos de Paris, je les hais comme l’ex mairie de ma ville »
Ce clip se passe dans la rue, son espace de création où se trouve l’expression de sa rage et du peuple. Dans cette vidéo, la jeune femme rappe sans s’excuser d’être qui elle est ! J’sais pas faire autrement, c’est sa manière de dire que le rap lui a sauvé la vie, et qu’elle ne changera pas, pour mieux s’intégrer dans cette société.
Keny Arkana est une « Harcha », une rugueuse qui ne sait pas faire des mondanités. Elle rappe comme si sa vie en dépendait, elle rappe car elle ne sait pas faire autrement. Dans les commentaires Youtube une personne a écrit : « Quand on connait personne à Marseille, y a que deux femmes qu’on peut y aimer les yeux fermés : La Bonne Mère et Keny Arkana… »
Comme Notre-Dame de la Garde, Keny Arkana ne la baisse pas, la sienne de garde !