Chères Marocaines,
Je ne sais pas si je dois te tutoyer, ou vous vouvoyer ? Je ne sais pas si je dois parler au pluriel ou concentrer toutes ces femmes en une ?
Ce que je sais c’est que vous m’inspirez, vous me faites rire, vous m’impressionnez et vous me faites rêver.
Depuis que je suis née, je vous ai vues vous battre, pleurer, vous relever, travailler et danser. Vous m’avez appris l’art compliquée d’être une femme à travers des rituels ancestraux et poétiques.
Vous m’avez toujours dis qu’il faut prendre soin des gens que l’on aime, les aimer de manière presque anthropophagique. D’ailleurs quand vous m’embrassez, vous me serrez fort dans vos bras et vous mangez mes joues avec du cumin et du sel. Il n’existe pas de tiédeur dans nos sentiments.
Vous célébrez la vie en observant le temps qui passe d’une manière tellement sensuelle et unique qu’aucune peinture orientaliste ne pourra jamais illustrer ! Vous êtes bien au dessus de cela.
Vos yeux, votre sourire, votre voix, tout est une ode à la joie ! Quand vous dansez la terre tremble, car contrairement à ce que l’on croit, nos rythmes sont plus proche du flamenco que de la danse des sept voiles.
Cinéma: Laïla Marrakchi
Peinture : Regraguia Benhila
Géologue : Hasnaa Chennaoui Aoudjehane
Physicienne : Kawtar Hafidi
Athlète : Fatima Aouam
La vie il faut s’y accrocher avec les mains et les pieds, il ne faut rien lâcher et ne compter que sur soi.extrait d’un discours de la peintre Regraguia Benhila
Découvrez Fatima Mernissi dans l’émission « Vivre l’Islam » (à partir de 21’21)