[Série] Les leçons à tirer de « Pose » de Ryan Murphy

dialna - pose

L’une des séries incontournables de la saison dernière, ce fut incontestablement Pose. Créée par le réalisateur Ryan Murphy (déjà à l’origine de Nip/Tuck, American Horror Story), Pose ne ressemble à rien d’autre. Portée par un casting majoritairement transgenre, elle revient sur la culture du Voguing dans le New York des années 80.

 

En ce mois de février gris et glacial, mon moral n’est pas au beau fixe, j’ai l’impression que c’est le mois de la désillusion, des remises en questions. Pour quelle cause suis-je en train de me battre ? Et comment je vais m’y prendre pour  mieux la servir ? Dans un monde dirigé par des égos surdimensionnés, où vais-je trouver ma place ? Des moments de doutes pas très agréable à vivre mais nécessaire….

Comme il fait gris et que la race humaine me déçoit de plus en plus, rien de mieux que la solitude, un bon café et une série Netflix, pour me couper de ce chaos ! Et je tombe par le plus grands des hasards sur la série « Pose » …

Ô miracle, ô joie ! Y a pas à dire je suis amie avec l’univers, car à travers cette série plusieurs messages me sont délivrés ! Mais comme je suis une belle âme, je vais les partager avec vous <3. Ne me remerciez pas, c’est cadeau…

D’abord situons la série. New York, fin des années 80, avant la colonisation, je veux dire la gentrification de Manhattan, qui à l’époque était encore sale et mal famé. Différentes classes sociales co-existent sur cette île. Au milieu de toutes ces tribus urbaines, une communauté underground, queer-lgbt, afro-latino se retrouve tous les samedis soirs pour des épreuves de voguing dans les « Bals » qui sont des concours de beauté cruels et drôles à la fois. Chaque participant-e  appartient à une maison gérée par une matriarche, elles-ils  doivent défiler en fonction d’un thème. Dans les maisons il y a des marâtres qui abusent de la vulnérabilité de leurs « enfants » et des mères qui prennent sous leurs ailes les rejetés racisé-es de la société. C’est le cas du personnage principal Blanca joué avec brio par l’actrice MJ Rodriguez.

Dialna - Pose
MJ Rodriguez aka Blanca dans Pose (capture d’écran)

 

Message N° 1  Indépendance :

La série commence avec un clash entre Blanca et sa « mère » Elektra, interprétée par l’actrice Dominique Jackson, qui maltraite son monde en permanence. Lasse de cette tyrannie, Blanca décide de créer sa propre maison avec ses propres règles et ça va marcher ! Parfois, pour se réaliser et être à la hauteur de ses ambitions, il faut s’éloigner de ses proches. Être indépendant, physiquement, sexuellement et financièrement coûte cher mais être soi-même en vaut vraiment la peine.

Leçon tirée de ce message : Ma santé mentale dépend de mon indépendance, point barre !

 

Message N° 2 Communauté :

Quand on a besoin de se retrouver en communauté, c’est l’instinct de survie qui se met en place. D’ailleurs le personnage de Blanca dira : « Je suis ici pour recueillir les âmes perdues à condition qu’elles suivent mes règles ». Se rapprocher des gens qui nous ressemblent, avec qui on partage le même vécu et le même langage, c’est vital. On se dit « enfin un groupe qui pourra me comprendre »… Oui mais jusqu’où peut-on plier aux règles du groupe, quand il est toxique ?  Blanca décide de créer sa propre maison car dans sa communauté, il y a aussi beaucoup d’hostilité, elle s’entoure de gens qu’elle a choisi et décide de créer sa propre famille.

Leçon tirée de ce message : Après cette série, j’ai décidé de créer ma propre communauté et d’être entourée exclusivement de belles âmes (Period! )

Message 3 : Conviction

Être transgenre latino dans le New York des années 80, a dû être une épreuve de guerre pour les personnes concernées, on les tabassait dans l’espace public, sans scrupules. Je n’ose pas imaginer la force mentale et physique pour supporter cette période. Tous les personnages de la série sont verticaux de dignité ! Ils ne veulent pas passer pour des monstres, même la communauté gay « mainstream » était super toxique pour eux-elles. Et pourtant malgré les coups , elles-ils exigeaient le respect ! Une femme transgenre est une femme point barre ! On ne négocie rien du tout et on respecte la vie de chacun-e.

Leçon tirée de ce message : En voyant le parcours de ces personnes, j’ai compris que l’on peut faire changer les choses et être fidèle à ses idéaux à condition d’être bien entourée.

Message 4 : Identité

La série Pose a su mettre le doigt sur un sujet délicat : « l’identité », et démontre par la palette de ces personnages, que nous sommes tous complexes. Blanca est une femme trans, latina, employée, New-yorkaise, mère adoptive et diva. Elle est tout ça et bien plus encore. La société nous impose une binarité dans tout les domaines et fracasse notre complexité pour rentrer dans des cases. On doit être marié ou célibataire, malade ou en bonne santé, fille ou garçon, employé ou au chômage…

Leçon tirée de ce message : Plus je vieillis et plus j’ai envie d’embrasser qui je suis !  Je dois faire briller mon soleil interne et irradier tout les aspects de ma personnalité comme une boule à facette disco !

Message N°5 : Amour

Dans cette maison où les transgenres, gay, bi, queer afro-latino co-existent, Blanca diffuse de l’amour en permanence. Ça ne veut pas dire que tout est rose, loin de là. Elle est d’une exigence sans faille envers ses « enfants ». Aimer, c’est aussi voir le potentiel et le pouvoir de l’autre, pousser ses proches vers l’excellence. Elle fixe les règles de vies très vite :  pas de langage violent, pas de drogues, pas de favoritisme, pas de je m’en foutisme et tout le monde participe aux travaux de la maison. Blanca active le self esteem de chaque personne qu’elle rencontre. La côtoyer, c’est forcément devenir une meilleur personne.

Leçon tirée de ce message : Je me dois d’être une belle personne en toute circonstances, afin de ne pas me laisser absorber par cette vision grise de l’existence, et diffuser de l’amour en moi et autour de moi (enfin des gens qui peuvent m’approcher).

Cette série a des personnages magnifiques et poétiques, elle nous embarque dans un monde de couleurs et de douleurs aussi. On y voit leur quotidien dans une certaine précarité, vivant dans une ville qui devient le symbole de l’empire Trump. L’identité, la sexualité, le rapport au corps sont assumés, tout en étant ancrés dans un contexte d’arrivée du SIDA, et d’accès aux soins limités par le manque de moyens.  La fascination du luxe, du prestige social et du pouvoir que le rêve américain a créé de toutes pièces fait pression sur ces personnages attachants. Dans ce chaos urbain, brille un groupe de personnes par sa solidarité, sa tendresse et son élégance.

 

NB : je vous conseille le travail photographique de Tim Lawrence

 

Distribution du casting explosif :

  • Evan Peters  : Stan Bowes
  • Kate Mara  : Patty Bowes
  • James Van Der Beek  : Matt Bromley
  • Mj Rodriguez  : Blanca Rodriguez-Evangelista
  • Dominique Jackson  : Elektra Abundance
  • Billy Porter  : Pray Tell
  • Indya Moore  : Angel Evangelista
  • Ryan Jamaal Swain  : Damon Richards-Evangelista
  • Charlayne Woodard : Helena St. Rogers
  • Dyllon Burnside  : Ricky Evangelista
  • Hailie Sahar : Lulu Abundance
  • Angelica Ross : Candy Abundance
  • Angel Bismark Curiel  : Lil Papi Evangelista

 

Et la bande son de cette série c’est une robe Alaia, du sur mesure :

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