« Ayem, elle était jolie. Avant qu’elle ne soit Fatima »
Voilà le genre de choses qu’on peut entendre sans AUCUN problème, à la télévision, à heure de grande écoute.
En une phrase, l’animateur de télé le plus nul de sa génération, celui qui a fait carrière sur un nom de famille et une lignée déjà connus, et des émissions de télé réalité dégradantes, a réussi un super combo de plusieurs stigmatisations de la femme arabe. Ah mais on est bêtes, ce n’était qu’une blague ! Sur notre dos, ENCORE une fois, mais une blague quand même, parait-il…
En une phrase, Guillaume Castaldi a soulevé plusieurs problèmes majeurs dans le traitement des femmes, et qui plus est des femmes maghrébines.
Visiblement, il faut encore expliquer les choses, mais le but des femmes dans la vie n’est pas d’être validée par les hommes. Tout pousse à le croire dans nos sociétés, qui plus est dans le monde du spectacle, mais non, le corps des femmes n’appartient pas au regard des hommes. Voilà le patriarcat dans toute son horreur. Crevez vous les yeux ou pas, on s’en fout.
Ensuite, pour les hommes du genre Jacques Castaldi, une femme avec des rondeurs est indigne de recevoir son regard et donc son désir. Mathieu, revois le premier point. Ton incapacité à articuler et à aligner deux phrases sans bafouiller me dégoûte, et pourtant je respecte tous les dyslexiques et les patients des orthophonistes moi.
Jean-Marc, quand tu parles d’une femme, tu vois donc d’abord son origine ? Pourquoi ramener cette femme Ayem, à ses origines, alors que tu parles de sa beauté ? Où est passé le célèbre « Je ne vois pas les couleurs » ? En RTT ?
Tu les vois tellement, Patrick, que quand tu vois une femme arabe, tu vois surtout TON fantasme non assumé de la « beurette » (terme odieux et rempli d’orientalisme le plus sale possible) et quand elle ne correspond plus à ce fantasme, elle devient un cliché de la femme repoussante par ses kilos. « Fatima » prénom si noble dans la culture arabo-musulmane, devient méprisant dans la bouche d’hommes comme toi Robert, car tu as le regard du colon sur les indigènes. Et parmi les indigènes, leurs femmes ne valent rien, leurs corps vous appartiennent.
Dans la tradition maghrébine, le prénom Fatima est donné à chaque génération de filles, femmes. C’est le prénom le plus répandu, par respect pour un culte. Le colon, ne cherchant pas à en savoir plus l’utilise de manière abjecte pour inférioriser la femme arabe en la réduisant au rôle de bonniche, d’objet indésirable (à noter que le même procédé de mépris est en place pour les femmes noires subsahariennes, avec la généralisation du prénom Fatou ou Fatoumata, variation de Fatima), voire de prostituée de bas étage.
Tu vois, Gérard, ta vanne est plus grasse que les kilos supposément superflus des « Fatima ». Elle n’a rien de drôle, ni d’original. Tes ancêtres qui sont allés coloniser l’Afrique, piller les ressources, violer les femmes et réduire en esclaves ces peuples faisaient certainement déjà le même genre de remarques aux ancêtres d’Ayem. Ah le temps béni des colonies…
On pourrait croire qu’aujourd’hui les hommes arabes seraient les premiers à monter au créneau, pour prendre la défense de leur culture, l’honneur et le respect de leurs soeurs, de leurs mères mêmes qui souvent portent ce prénom, Fatima. On pourrait oui, si on était encore naïves, si on attendait encore quelque chose des mêmes qui usent et abusent du terme « beurette » bien trop souvent, qui estiment que la défense de la dignité d’autrui est à géométrie variable et qu’il faut « mériter » leur solidarité en fonction d’une soi disant respectabilité. Leur lutte contre un système raciste dépend de la personne qui est touchée, sans même se rendre compte qu’une insulte pareille touche TOUTES les femmes arabes, Ayem ou pas. Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt… Les grands absents avaient certainement piscine ce jour là. Ou foot. Ah s’ils mettaient autant d’énergie et de virulence à défendre TOUTES les victimes d’oppression que leur équipe favorite…
On pourrait considérer que nous sommes les grandes perdantes dans l’histoire. Mais je le réfute. Le patriarcat n’a pas de frontières et pour certains il est plus fort que l’insulte raciste. Tant pis pour eux. On gagne en sororité. Même Ayem, qui ne l’a pas compris, elle qui a excusé Aurélien Castaldi pour sa « blague entre potes ». Je ne me reconnais pas en toi, et je n’apprécie pas forcément ce que tu représentes, je suis consciente du mal que tu nous fais en acceptant l’insulte de ton « ami ». Malgré tout, je prends ta défense, notre défense, parce que notre dignité n’est pas soumise à condition. Un jour peut-être tu nous rejoindras.
En attendant Machin Castaldi, les femmes arabes, rondes ou pas, s’appelant Fatima ou pas, t’expriment à leur tour, tout le mépris qu’elles ont pour toi, ton attitude, tes clichés d’un autre âge et tes fantasmes. Que tu nous considères comme « des teubés qui ne comprennent pas le second degré » n’est qu’une preuve supplémentaire de ta médiocrité. Tu étais déjà un animateur télé foireux, présentant des émissions toutes plus débiles les unes que les autres. Tu en es réduit à n’être qu’un simple chroniqueur dans une émission qui creuse toujours plus pour enterrer définitivement ce qu’il vous reste de neurones qui n’auraient pas encore été cramés par ce qui ressemble à une consommation de stupéfiants qui dépasse l’entendement. Le rire de contentement que tu as émis à ce moment ne laisse planer aucun doute sur le fond de ta pensée.
Sir ou skot la7mar li weldek !
PS : Tu pourras transmettre à ton collègue le pervers, aux faux cheveux sur le crâne, notre sincère mépris et nos « salutations », suite à l’agression en direct d’une femme non consentante. Tout le cirque fait pour faire culpabiliser la victime est un scandale de plus. Vous êtes vraiment une équipe médiocre !
[…] In fact, any fetish rooted in someone’s identity (like disability fetishes) is not like other fetishes, and cannot be treated as such. It makes me extremely uncomfortable to see this kind of behaviour defended, especially when that defense comes from members of the fetish community who claim to be socially aware and concerned about social justice issues. Here’s the thing: If you’re objectifying people on the basis of their race, you are being racist. Obscuring the importance of race. Womanism, Black Feminism and Race In Feminist Discourse. [Coup de gueule] Tu sais ce qu’elle te dit Fatima ? – Dialna. […]
Il semblerait que tu parles français, vu le lien vers ton site, donc on va zapper l’anglais, ça ne rajoute que des confusions. J’ai peur d’ailleurs de ne pas comprendre ce que tu dis. Tu es en train de me dire que JE SUIS raciste ? c’est une blague, j’espère ? Si c’est le cas, elle n’est même pas bonne… Je ne vois pas quelle objectification ou fétichisation je suis en train de défendre ici, c’est justement l’inverse…
Superbe article. Simple, efficace. Bravo.
Merci !
et fatou on en parle?Voilà le genre de choses qu’on peut entendre sans AUCUN problème, à la télévision, à heure de grande écoute.En une phrase, ayem a soulevé plusieurs problèmes majeurs dans le traitement des femmes, et qui plus est des femmes maghrébines ou noires.
tout à fait ! j’ai mentionné brièvement en faisant une allusion à « fatou, fatoumata ». D’ailleurs il n’y a pas si longtemps, il y a eu un « épisode » choquant dans une émission de cauet avec le chanteur keen v et sa chanson fatou (blackface honteux). Le CSA a déclaré que ce n’était pas raciste. Bien sûr …
Bien dit ! Bien écrit !
3arbiya, thamazighiya w rassi 3aaaaali !
Merci !!!