[Portrait] Sofiia Manousha, actrice insoumise

dialna - sofiia manousha

La première fois que j’ai vu Sofiia Manousha à l’écran, c’était un peu par hasard : une invitation gagnée grâce à un concours, un festival dont je n’avais jamais entendu parler, et un moyen métrage sur l’exploitation des travailleurs saisonniers en Belgique, Insoumise de Jawad Rhalib. Elle avait une telle présence à l’écran, qu’on n’oublierait presque que c’est de la fiction, une vraie claque. Sa force de caractère transperce l’écran. Son nom m’avait échappé sur le moment, mais mes contacts masculins sur Instagram m’ont vite rappelée qui était la demoiselle…Oui, elle a du succès !

dialna - sofiia manousha - insoumise
Le film Insoumise raconte le parcours de Leila, jeune révolutionnaire marocaine, obligée de quitter temporairement son pays pour échapper à la police. Elle arrive en Belgique et décroche un emploi saisonnier dans une ferme agricole. Le propriétaire embauche de nombreux travailleurs étrangers et en profite pour les exploiter et les spolier de leurs droits basiques. La fibre révolutionnaire de Leila reprend le dessus…

Le nom de Sofiia Manousha ne vous dit rien ? Dialna va vous faire découvrir un diamant brut, installez-vous, et partez à la découverte d’une grande comédienne.

J’ai été subjuguée par le film Insoumise, le sujet (lutte des classes en Belgique) était assez original et très peu abordé, qui plus est dans le cinéma marocain. Le Maroc est finalement peu important dans l’histoire. Le film aborde la révolte des jeunes au Maroc au début, mais il va au delà de ça, non ?
C’est surtout l’histoire d’une jeune femme en fait, qu’elle soit Marocaine ou Égyptienne était peu important. Sa force, ses engagements, c’est ce qui fait la force du film justement.

Tu as déjà un début de carrière assez intéressant, pourtant, tu ne fais pas partie des noms, des visages qu’on voit partout dans les média, les magazines féminins etc… comment tu l’expliques ?
Ça prend du temps, beaucoup  de temps. En plus je fais beaucoup de cinéma indépendant, donc il y a encore moins de visibilité.

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Sofiia par ©Fabien Bulteau

Revenons un peu en arrière pour parler de ta formation et de tes débuts. Comment en es tu arrivée à devenir comédienne ?
En fait pour commencer, j’ai fait 17 ans de piano, et à peu près 12 ans de danse. Il y a toujours eu ce besoin de m’exprimer à travers l’art, la musique, la danse. Le jour où je me suis retrouvée sur un tournage pour la première fois, il y a eu comme une évidence. Moi, je n’avais jamais fait de cours de théâtre, enfin à part quand j’étais petite parce que j’étais hyper active. En plus je n’ai joué que l’arbre ! Ça a duré un an. Jamais, je ne me suis dit que j’en ferai mon métier. A aucun moment je me suis dit que j’allais être l’actrice principale d’un film (rires).

Quel était ce premier tournage ?
C’était un clip. Je faisais déjà du mannequinat, des photos, donc je me suis retrouvée sur ce clip, et là, voilà c’était évident, je voulais faire ça. Alors j’y suis allée au culot. J’ai contacté un agent, en lui disant que je voulais être actrice ! Je ne savais pas trop comment ça marchait, et en fait je crois que l’envie a été plus forte que tout. J’ai réussi à emmener des gens avec moi, et du coup, Brigitte Descormiers est devenue mon agent, et je lui dois énormément. Je suis très réfléchie, mais les grandes décisions de ma vie, elles n’ont jamais duré plus d’une minute. C’est de l’instinct, rien sur un coup de tête, que de l’instinct.

Et après ? Tu as eu des rôles facilement ? Présente nous un peu ta carrière.
J’ai commencé à décrocher un rôle, puis deux rôles et ça s’est enchaîné. En 2011, j’arrive à décrocher un rendez-vous pour le casting du film de Jacques Bral. Ça faisait un an qu’il refusait de me voir ! Je passe donc le casting à 10 jours du tournage et je décroche le rôle pour “Le noir (te) vous va si bien”, et en même temps, je tourne la comédie “La nouvelle Blanche Neige” pour France 2. En 2012, je suis pré-nominée aux Césars, nominée aux “Lumières”, pour le meilleur espoir. Ensuite je joue au théâtre avec Hubert Colas. Je joue dans “7, rue de la folie” de Jawad Rhalib (le réalisateur de “Insoumise”). Je décroche après ça le prix d’interprétation au festival d’Agadir, puis un téléfilm pour France 2, un film qui s’appelle “Ta mère”, un autre “Par amour« , et ensuite “Insoumise”.
Récemment, j’ai tourné dans “Achoura”, un film fantastique marocain, réalisé par Talal Selhami. J’ai un film qui sort le 5 avril qui s’appelle “A bras ouverts”, réalisé par Philippe de Chauveron. Et là je suis sur le montage du film que j’ai réalisé, « Brûle ». Et j’ai tourné dans le documentaire de Jawad qui s’appelle “Au temps où les arabes dansaient”, sur la place de la femme dans le monde arabe, le rapport au corps. Il m’a demandée comment je me positionne moi en tant que femme, en tant qu’artiste. Et a priori, je prépare un autre film avec Jawad.

Ce sont des collaborations régulières, tu vois ta carrière et tes collaborations comme un partenariat à long terme ?
Exactement, c’est comme une histoire d’amour en fait. Je suis assez fidèle, tu peux avoir plusieurs partenaires mais tu peux rester fidèle au(x) même(s).

Tu y es allée au culot à tes débuts, tu n’avais pas pris de cours. Après coup, tu as pensé à en prendre ou tu as continué à travailler tes rôles de manière instinctive ?
C’était même pas du culot, c’était de l’inconscience! Non je n’ai pas pris de cours. En fait, je fonctionne vraiment à l’instinct. Je pense que l’instinct guide chacun de mes pas. Je me pose pas trop de questions, mais je m’interroge beaucoup. Je vais m’interroger, je vais chercher, je vais être plus dans la recherche.

Insoumise

Et du coup, comment tu les prépares ? Tu es plutôt de l’école « Actor’s studio » en immersion totale, ou tu improvises ?
Ça dépend du rôle. Pour “Insoumise”, j’ai regardé beaucoup de documentaires sur le printemps arabe, sur les filles marocaines, comment elles se comportent, je me suis aussi beaucoup inspirée des films de Ken Loach. Pour “7 rue de la folie”, qui était un film sur l’enfermement, on a été enfermés dans une ferme. J’ai eu la chance de travailler avec des réalisateurs qui te mettent en condition. Je travaille mes rôles avec le travail qu’on me donne. Je suis imprégnée donc je peux incarner. Je ne joue pas, j’incarne, je pense. Par exemple, je ne mens pas. Je ne sais pas mentir. J’ai besoin qu’on me dise, ce personnage c’est ceci, cela. Si c’est moi qui mens, tu vas le voir tout de suite, je vais bégayer !
Je me donne, ce n’est plus moi. Quand tu m’entends parler d’un personnage, je ne vais jamais dire « je », mais « elle ». Cela dit, je donne beaucoup de moi aux personnages, mais ça ne m’appartient plus. Ce que je donne, ce n’est plus à moi. A partir du moment où je suis sur un tournage, mon corps, mon âme sont au service du personnage et de l’oeuvre qu’on est en train de construire ensemble. Mais moi je te donne les outils pour pouvoir peindre. Je suis les pigments, je suis la couleur, mais c’est toi qui va décider du coup de pinceau que tu vas faire. Même si la couleur peut aider, je ne suis que du matériel brut. C’est comme une partition.

Donc tu as besoin que le réalisateur dirige beaucoup les acteurs ?
J’adore être dirigée ! Mais j’adore aussi proposer. Plus tu me diriges, plus je propose. Je me sens plus libre. Ma liberté c’est d’avoir un cadre. Quand t’as un cadre tu peux en sortir. Les réalisateurs qui ne dirigent pas, c’est ennuyant. T’as besoin de savoir où tu vas, c’est comme dans la vie. Tu me donnes les limites et moi je m’approprie le reste. Tu me donnes même un espace clos, j’arriverai à en faire ma maison. Tout est une question de point de vue et d’espace. A partir du moment où tu me laisses l’espace, je peux faire de grandes choses, même si ça fait seulement un mètre carré !

C’est le moteur de tes choix ? Tu acceptes tes rôles en fonction de ça ? D’ailleurs, en es-tu déjà à pouvoir accepter des rôles ou en refuser ?
Je crois que ce sont les rôles qui viennent me chercher. Insoumise je le voulais je l’ai eu. Le noir (te) vous va si bien, je le voulais, je l’ai eu. Récemment, il y avait un film que je voulais, je ne l’ai pas eu mais je ne le sentais pas. Je savais que ce n’était pas moi. Le rôle n’était pas fait pour moi. Je pense qu’il faut qu’il y ait une fusion avec le rôle, pour ne pas passer à côté.

Tu es capable de le ressentir a priori, avant de le faire, juste à la lecture du scénario ? Tu peux te dire : je suis capable de le faire mais ce n’est pas pour moi ?
Oui, quand je lis un script ou quand je passe des essais, j’arrive à sentir s’ils vont prendre quelqu’un d’autre ou pas. C’est une question de justesse, de nuance. C’est subtil. Oui dans mon ego, bien sur que je peux tout jouer, mais à un moment, il faut être réaliste. Je considère qu’on n’a pas un emploi, je peux jouer une princesse, une fille de banlieue, une révolutionnaire, je peux tout jouer. Mais après, il est surtout question d’écriture. Tout dépend de l’histoire que tu veux raconter. C’est en ça je pense que tu es choisie. C’est pas une question de compétence. Si tu me choisis, moi, est ce que je vais raconter la même histoire que l’autre ?
J’ai déjà vécu des situations où le réalisateur a complètement changé l’identité du personnage pour l’adapter à ce qu’il voyait de moi. Ça donne une ouverture, ça part sur une autre énergie. Nous pouvons raconter ensemble une autre histoire. C’est pour ça que pour moi, il n’y a pas de concurrence. Je suis à la fois sur des rôles avec des actrices qui sont d’origine maghrébine et d’autres qui ne le sont absolument pas. Je ne suis pas dans une case justement, parce que c’est encore une fois une question de point de vue.

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Insoumise

Parlons justement des rôles dans lesquels les réalisateurs te voient vis à vis de tes origines ? Tu ressens le poids du cliché ou pas ?
Moi j’ai jamais eu de complexes vis à vis de mes origines, j’ai limite découvert que j’étais rebeue quand j’ai fait du cinéma. J’ai jamais eu de souci avec ça, je ne me suis jamais posé la question. Après on m’envoie sur ces rôles, ok. Moi je fais pas forcément « meuf de banlieue », pour les gens, les rebeues, c’est des meufs de banlieue… On va surtout m’envoyer sur des rôles de libanaises, d’iraniennes, ou sinon la petite rebeue un peu plus bourgeoise.
D’où le fait je pense que je fasse plus de cinéma d’auteur parce que c’est vrai, je ne correspond pas pour eux, à ce fantasme de « maghrébine de banlieue ». Et d’autres actrices le font très très bien, c’est évident pour moi quand elles décrochent ce rôle. En plus moi je vais avoir 30 ans, mais je les fais pas trop, donc je suis en options sur des rôles de filles de 20 ans sauf qu’on se rend bien compte que je ne les ai pas ! Du coup, j’ai le cul entre deux chaises ! Mais c’est intéressant parce que ça te sort de ta zone de confort. Tu te dis pour te rassurer “oui j’ai pas été choisie parce que tu fais plus jeune”, mais non, c’est juste que tu ne corresponds pas à l’histoire.
J’ai confiance en la vie ! Tout vient à point à qui sait attendre. Je ne m’impatiente pas, je n’ai pas peur, j’y crois. C’est un métier qui repose sur la croyance que tu as en toi, et celle que tu vas transmettre aux autres. Il ne faut pas douter. C’est comme quand tu prends l’avion, c’est entre les mains de Dieu. je ne suis pas dans la peur, ça marche tant mieux, si ça ne marche pas, qu’est ce que je vais faire ? Je vais pleurer, crier ? Il n’y a pas de raison que ça ne marche pas, je travaille tellement dur pour ça.

C’est ce qui t’a poussée à la réalisation ?
J’avais envie de raconter des choses, de réaliser. Là, j’ai écrit, réalisé et joué dans mon premier film. La totale ! Jouer dedans c’était plus pratique, parce que j’avais pas eu le temps de faire le casting. Pour ce qui est de la direction, j’avais un co-réalisateur qui s’appelle Al Bronsky. C’était super, j’ai adoré réaliser. En tant que réalisatrice, tu comprends mieux ta place d’actrice, et tu comprends mieux chaque poste, et du coup ton rapport aux autres est différent sur le tournage. Moi j’ai découvert des postes que je ne connaissais pas. Tous les postes techniques, on ne se rend pas compte de leur importance sur un tournage. Ça m’a donné envie d’en refaire. J’ai envie de faire les deux, actrice et réalisatrice, mais pas en même temps !

C’est surtout les histoires que je rêve de raconter, les rôles dont je rêve, je sais qu’on va me les proposer, on me les propose déjà!

Alors c’est quoi justement les rôles dont tu rêves ? Le personnage que tu rêverais d’incarner ?
Le genre de rôles dont je rêve, c’est celui d’Hillary Swank dans “Boys don’t cry”.  Ça c’est le genre de personnage que j’adorerais faire, qui me plairait beaucoup, avec le côté transformation physique.
J’avais très envie de faire un rôle de femme révolutionnaire et « Insoumise » est arrivé. Je voulais faire un film fantastique, et j’ai fait « Achoura », là il est en montage, et c‘est un film marocain en plus ! Les images sont superbes.

La réalisation fait partie de ton bagage maintenant. Financièrement ça a été plus difficile de monter le projet ?
Je l’ai monté en auto-financement. J’ai travaillé et j’y ai mis mon argent. Et après, j’ai eu un producteur qui a misé dessus. Je n’ai même pas tenté autre chose en fait, je me suis dit je vais le faire et je l’ai fait. Je n’ai pas cherché de producteurs tout de suite. Après coup, je ne regrette pas, on est en montage et on cherche des sous pour le finir. Je regrette pas une seconde d’avoir agi comme ça!

Ton film parle de quoi ?
Ce film, c’est une histoire d’amour. Ana est une danseuse qui part à Bruxelles, et qui se prostitue. Elle va tomber amoureuse d’Andreas. Il va découvrir qu’elle se prostitue et par amour, il va l’accompagner, il va l’attendre dans la chambre d’à côté. C’est un film sur les limites de l’amour, jusqu’où est-on prêt à aller par amour. Ce sont deux naufragés qui s’aiment et par urgence de vivre cette histoire (comme l’urgence que j’ai eu de faire ce film), ils vivent cette histoire d’amour envers et contre tout. Voila, c’est juste la pureté d’être ensemble et de s’aimer, juste être ensemble. Ça s’appelle “Brûle”.

J’aimerais qu’on revienne un peu sur le sujet des rôles accordés aux comédiennes maghrébines. As-tu constaté que c’est souvent le même genre de rôles qui est proposé ou, est ce que les actrices comme toi sont de plus en plus libres de leurs choix ?
Ça commence à s’ouvrir, petit a petit, avec des actrices qui ont commencé comme Leila Bekhti qui a ouvert un peu la voie, ou Sabrina Ouazani, Hafsa Herzi, Alice Belaïdi.. Mais moi je me pose absolument pas ce genre de questions, parce que je considère que ce que moi je propose, c’est plus une énergie, donc peut être qu’il y a pleins de rôles que je ne décroche pas à cause de ça justement. Je viens en mode “prends moi, moi, actrice”. Et donc certainement qu’il y a des rôles que je ne décroche pas, je ne joue pas ce jeu, parce que ça ne me correspond pas, c’est pas moi. J’ai pas envie de faire des choses qui me plaisent pas. Ça va me rendre malheureuse. Je me souviens d’une anecdote sur mon tout premier tournage, un téléfilm. Je jouais un rôle de femme métisse. Entre deux scènes, le réalisateur vient me voir et me dit : « ah Sofiia, tu vois ce qu’il faut que tu fasses, il faut que tu te remettes dans la situation quand tu étais jeune dans ta cité et que tu voulais y arriver ! » Je l’ai regardé avec de grands yeux, c’était mon premier tournage, je n’ai rien osé dire. Je me suis dit, plus jamais ça.. Maintenant, je sais que quand je passe des castings comme ça on ne me prend pas, parce que je joue pas le jeu.

Nous on sait quelle place on a, parce qu’elle est naturelle, c’est toujours le regard des autres qui gène et là où eux veulent te mettre en fait. Tu le sens aussi ?
Moi j’ai toujours grandi avec “nan mais Sofia, c’est pas une arabe comme les autres”. Je pense qu’en plus c’est quelque chose que je ne saurais pas faire ; être dans un emploi qui ne met pas en valeur ou ne sert pas une cause. Certains le font très bien, mais moi je suis pas là pour ça, je suis là pour défendre des rôles. Je ne suis pas là pour servir la soupe.

On parlait du Maroc. Tu y tournes donc beaucoup, en plus de la France ?
Oui au Maroc en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie, la ou il y a du travail (rires) !

Tu prends plus de plaisir à faire des films ici, la bas ?
Peu importe, c’est vraiment une question d’équipe, plus qu’une question de pays. Les techniciens marocains sont géniaux. Ils sont hyper compétents, et qualifiés. Ils ont une énergie de dingue, c’est un bonheur de travailler avec eux. Donc non, c’est surtout une question d’équipe, de projets, plus que d’endroits. Je suis sûre que je prendrais beaucoup de plaisir à aller tourner en Algérie, ou à Dakar ou Los Angeles. Comme on dit “paradise is not a place, it’s a feeling”. C’est une question de vibe plus que tout.

Tu parlais de Los Angeles, le rêve américain existe pour toi, ou tu estimes qu’on peut faire carrière sans ?
Moi je rêve tout le temps ! Donc tout est un rêve. Si tu m’empêches de rêver, tu me tues! Mais je vis déjà mon rêve, je suis comédienne, je vais avoir 30 ans, je fais ce qui me plaît, je suis libre ! Le cinéma, c’est un de mes rêves, mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi l’accomplissement en tant que femme qui commence aussi à se ressentir, je sens que je rêve d’amour maintenant. J’ai eu des histoires, mais pas vraiment l’envie. La je sens que quelque chose se passe, je suis prête.

Avec quels réalisateurs rêves tu de travailler ?
J’adorerais travailler avec Emir Kusturica ! J’adore Wong Kar Wai, Par Chan-Wook, mais bon je ne parle ni chinois ni coréen. J’ai un ami réalisateur qui s’appelle Hassan Benjelloun, je le trouve fantastique ! Il y a aussi la super réalisatrice marocaine, Leila Kilani. J’adore Xavier Giannoli, je le trouve vraiment talentueux! J’adorerais travailler avec Juliette Binoche, et Asghar Farhadi, Fatih Akin aussi.

Et quelles sont les actrices qui t’inspirent ?
Romy Schneider ! Golshifteh Farahani., Ronit Elkabetz (Paix a son âme), Juliette Binoche, Isabelle Adjani. Il y a une singularité dans leurs rôles. Carey Mulligan aussi m’inspire beaucoup. Dès que je vois son nom dans une bande annonce, je fonce voir le film, comme pour les réalisateurs !

Et les acteurs qui te font rêver ?
J’adore Shia Laboeuf, Tom Hardy aussi ! C’est pour la testostérone ! J’aime beaucoup Joaquim Phoenix également.

Si tu me le permets, on va maintenant aborder les questions « beauté » !
Génial, j’adore parler de ça !

Comment entretiens-tu tes superbes boucles ? C’est la première chose que j’ai remarquée quand je t’ai vue à l’écran !!
(rires) Alors déjà, j’ai jamais fait de coloration, je ne fais pas de brushing. Le secret des cheveux, ça commence par manger assez sainement, boire beaucoup d’eau, des jus. Je ne consomme rien d’industriel, rien de préparé, rien de transformer. même mon pain, mes cookies, même mon lait d’amandes c’est moi qui le fait. J’adore les super aliments, quand je me fais une soupe, je mets de la levure maltée. La levure maltée c’est très bon pour les cheveux. Le secret de mes cheveux, c’est une amie qui a un salon qui s’appelle France-In Paris. Je fais des cataplasmes et des masques à l’argile et à la gelée royale chez elle, que des produits naturels. Je vaporise après avec un spray à base d’eau florale Sanoflore tous les matins. Ça enlève la pollution. Ensuite je les lave à l’après-shampoing, je les démêle, je laisse un tout petit peu d’après-shampoing, et je mets une petite crème par dessus. J’aime aussi beaucoup les masques de la marque Niwel au karité, ils sont vraiment supers ! Pour les cheveux bouclés, ou un peu crépus, c’est top ! J’ai une hygiène de vie assez nature quoi. Je mets de l’huile d’argan sur le visage, je me vaporise à l’eau de rose. Mes masques, je mets du miel, un peu d’huile d’argan, de l’argile, de l’eau de rose et du sucre de coco, je fais des gommages (à la marocaine ). Je me fais aussi des bains de bouche à l’huile de coco par exemple. Je me maquille pas ou très peu. Après j’ai des petits péchés, je ne suis pas parfaite ! il faut mettre un peu de pollution quand même ! J’adore le cappuccino et le gâteau au chocolat, j’adore, c’est trop bon ! J’adore ce qui est sucré, je fais des gâteaux tous les jours! Je me fais même ma propre pâte à tartiner !

Tu devrais poster tes recettes !
En fait je suis en train de faire un blog pour mes petites recettes cuisine, beauté ! Même ma mère me dit : tu devrais poster ça ! Moi dans toutes mes recettes, tu retrouveras toujours : eau de fleur d’oranger, cannelle et de l’amande. Toujours. Et du miel. C’est la touche marocaine ! Même si je fais une pizza, il y aura quand même une touche d’eau de fleur d’oranger ! (rires)  C’est en ça que mon blog peut être spécial, il y a toujours un truc marocain !

Une dernière question, quels sont tes coups de coeur du moment ?
Quand je suis à Los Angeles, on a un rituel avec ma meilleure amie, on va chercher un Matcha latté au Lait de Coco au Urth Café.
A Paris, c’est Republique Of Coffee,  j’adore leur Tacos et leur café est absolument délicieux (c’est du café Mexicain). Il y’a du cappuccino au lait d’avoine !  Ou sinon le Bobun de chez Tien Huang Rue bichat, c’est un restaurant de fusion asiatique 100% Végétarien.
J’ai eu un coup de coeur pour un restaurant qui s’appelle “le jardin” à Marrakech (http://lejardin.ma/), ça pourrait être mon intérieur. Les plats sont délicieux, parfaits ! Et un des endroits que j’aime le plus au monde, c’est un petit restaurant grec à Malibu Chez Tony c’est de la cuisine familiale grecque, un délice.
Ensuite dans mes coups de coeur ciné, je suis obligée de citer « Mademoiselle » de Pak Chan-Wook. Ce film m’a donnée une claque, il est incroyable. C’est audacieux, inattendu ! J’ai adoré !
Et en musique, j’écoute Hindi Zahra, Yasmine Hamdan.
Et gros coup de coeur pour un artiste marocain qui s’appelle Hassan Hajjaj, je l’ai rencontré à Marrakech, et j’ai vu son dernier documentaire, “the henna girl”, qui est superbe.

Tes actualités ?
Insoumise sort le 15 mars en Belgique et peut être en France. Achoura sort en 2017, et en Avril, il y a A bras ouverts.

 

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