Cette semaine, le son du lundi est un doublé du grand Bouteiba Saïdi ! Ce n’est pas un choix anodin, puisque c’est un cadeau d’anniversaire pour un lecteur très spécial de Dialna, Monsieur Abdelkader Maameri, le père d’une personne qu’on apprécie beaucoup …
Jet Ya pompya (« viennent les pompiers ») est un morceau qui a mis les foules de Barbes en transe, tout comme la chanson Yasmina.
Bouteiba Saïdi, de son vrai nom Aoued Mohamed, est un musicien et chanteur algérien qui a fait danser les foules au son de sa « gasba » (flûte en bambou). Il chante depuis tout petit, mais c’est en 1965 qu’il a enregistré son premier disque « Noura Hbila, Zaza Mrida« en gros « Noura la folle et Zaza la malade ». Il a écoulé plus de 9 000 cassettes de cet opus. On dit de lui que c’est un pionnier du raï, et qu’il chante cet art avec passion. Cette musique révolutionnaire, qui est née sur le territoire de l’Oranie, raconte la vie dans ce qu’il y a de plus rugueux et beau. Bouteiba Saïdi conte sa vie avec brio.
Les chansons vibrent au rythme de sa flûte et de sa voix éraillée et en ont inspiré plus d’un chanteur de raï , au point d’être copiées, par Cheb Khaled qui lui a pris deux chansons (Anti Lighalatini et Loukan jiti ben niya).
Bouteiba Saïdi a également eu une carrière internationale, car il a notamment chanté au Maroc où il a eu un énorme accueil, puis en la France. Il y rencontre les responsables de la maison de disques Cléopâtre, qui avait signé avec de grands musiciens marocains, comme le chanteur Abdelhadi Belkhayat, ou le groupe légendaire Nass El Ghiwane. Grâce au réseau d’artistes de cette maison de disque, il fait des concerts en Italie, Pays-Bas et France. C’est d’ailleurs en France qu’il rencontre, la mère spirituelle du raï, la grande chanteuse Chikha RImiti pour qui il a une admiration folle. Ensemble, ils enregistreront le titre Etranejou oi etsahbou.
Bouteiba Saïdi a fait danser des milliers des gens avec ses rythmes entêtants et sa voix si particulière, mais il a toujours souffert du manque de reconnaissance de la nouvelle génération raï qui ne lui a jamais rendu hommage.
« Je pense que les jeunes chanteurs doivent rendre hommage à ceux qui les ont précédés et les citer quand ils passent à la télévision ou à la radio. Je suis le premier chanteur de raï à Saïda et j’ai plus de 44 ans de carrière artistique. Quand je chantais, cheb Anouar, cheb Khaled et cheb Mami venaient m’écouter.« Journal El Watan 2009
En tout cas nous, chez Dialna, on célèbre votre parcours monsieur Bouteiba Saïdi, et on souhaite encore un excellent anniversaire à votre plus grand fan, Mr Maameri. Sana Helwa y a gamil.
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