The Leftovers, ou « ceux qui restent » en français, le titre de cette série en parle mieux que n’importe qui. Du jour au lendemain, un 14 Octobre ordinaire a priori, 2% de la population mondiale disparaît, sans laisser de trace, sans explication, juste comme ça. Ne demandez pas pourquoi, la série ne s’intéresse pas aux raisons de ces disparitions, elle pose plutôt la question de « comment vont vivre ceux qui restent ? », puisque rien n’est plus comme avant.
L’action de la première saison a lieu à Mapleton, petite ville dans la région de New York, où la tension à l’approche du 3ème anniversaire de la disparition est à son comble. Chacun essaye de trouver une raison de vivre, de se battre ou d’oublier ce qui s’est passé. Des habitants forment un genre de secte, appelée les « Guilty Remnants » qui se considèrent coupables d’être restés, et qui refusent d’oublier ces disparitions. Forcément, ils ne rendent pas la tâche facile au chef de la police locale, Kevin Garvey (Justin Ttheroux) qui doit jongler entre cette « secte », un pasteur qui voit ces disparitions comme un signe de la fin du monde (Christopher Eccleston), sa vie de famille éclatée, et sa propre santé mentale qui est malmenée par ces événements et bien d’autres encore.
Ne cherchez pas une once d’humour ou de bonne humeur dans cette série, inspirée par le livre de Tom Perrotta « Les disparus de Mapleton » (l’auteur travaille également sur la série). Ce n’est définitivement pas le genre, et malgré tout, c’est une excellente série. On y aborde des thèmes comme le deuil, la perte d’êtres chers, la solitude, la survie, la confusion mentale, la (perte de) foi. Et vous pleurez. Beaucoup. Vraiment. Mais vous en redemandez. C’est la force de cette série et de son créateur, Damon Lindelof (LOST), vous faire souffrir et vous faire aimer ça. Oui, parce qu’on en redemande. On ne sait pas où on va, ni même si on aura des réponses. En fait, mieux vaut ne pas se poser les questions. Pour apprécier cette série à sa juste valeur, il faut accepter le point de départ, comme les personnages, et se laisser porter, c’est là la beauté de The Leftovers.
La saison 2 vous emmène au Texas, où l’action, l’ambiance, l’image semblent être complètement différents, au point de vous demander si vous ne vous êtes pas trompés de série. Ayez confiance, vous retrouverez rapidement une plus grande confusion, celle qu’on attend quand on s’est habitués à cette série…
Cette semaine commence la 3ème et dernière saison de la série sur HBO. Une saison finale, c’est toujours à double tranchant, on attend la fin avec impatience tout en la redoutant. Les auteurs peuvent réussir une fin magistrale ou se planter complètement. Oui, car on peut s’inquiéter pour la qualité de la conclusion, si on repense à la déception que fut celle de LOST, pour certains. Néanmoins, The Leftovers vous met dans le bain tout de suite, il ne faut pas attendre des réponses à toutes les questions, des explications à tous les mystères de cette série.
La semaine dernière, a eu lieu la soirée d’ouverture du festival Séries Mania, et pour l’occasion une partie de l’équipe de la série était présente pour la diffusion des deux premiers épisodes de la saison finale. Damon Lindelof y a évoqué le chamboulement ressenti à la lecture du livre de Tom Perrotta, et les larmes versées, ce qui lui a donné envie de faire pleurer les téléspectateurs à leur tour. Le thème de la l’Apocalypse, de la fin du monde est de plus en plus présent, comme pour annoncer la fin d’un cycle, ou de la série.
« Depuis des siècles, le monde pense à la fin du monde et chacun a le narcissisme de penser que l’Apocalypse arrivera de leur vivant. Il y a beaucoup de personnages narcissiques dans The Leftovers et je pense que j’en fais partie ». Damon Lindelof
Étaient également présents deux des acteurs de la série, Justin Théroux et Christopher Eccleston, qui ont parlé de leurs personnages, l’un frôlant sans cesse la folie, et l’autre étant habité par une foi qui dépasse l’entendement. Le jeu de ces acteurs est pour beaucoup dans la qualité de cette série, ils sont constamment sur le fil, tout en justesse et en intensité.
On ne peut pas parler de ce programme sans évoquer la musique qui joue un rôle essentiel. C’est quasiment un personnage à part entière. Si l’histoire et le jeu des acteurs ne vous a pas encore fait pleurer toutes les larmes de votre corps, la musique de Max Richeter le fera. Elle a une telle portée émotionnelle qu’elle suffit à faire pleurer les plus réticents, notamment celle de la première saison. Lâchez vous, laissez vous aller, c’est pour votre bien.
On résume : The Leftovers est une série étrange, qui ne donne pas d’explications. On ne comprend pas toujours ce qui se passe, si ce n’est la tristesse des personnages. On y pleure et on est parfois mal à l’aise. Mais c’est BEAU. Et on y retourne, parce qu’elle nous manque quand on ne la regarde pas.
Prenez une boite de mouchoirs, votre doudou, et récupérez le retard des 2 premières saisons avant de vous lancer dans cette saison finale. Acceptez de vous retrouver dans une grande confusion existentielle, émotionnelle, et appréciez.
Pour ceux qui connaissent et attendent cette saison finale, les 2 premiers épisodes annoncent une conclusion grandiose, émouvante et passionnante. A vous de voir si vous allez prendre le temps de regarder la série au rythme d’un épisode hebdomadaire ou si vous allez bingewatcher toute la saison un en weekend. Attention à la déprime post final …
Je vous laisse avec le trailer de cette dernière saison, juste pour le plaisir, si vous n’avez pas encore vu les 2 premières, évitez cette vidéo 😉