Tanya Habjouqa
Cette métisse américano (Texane) jordanienne est une de mes photographes originaires du monde arabe préférées ! Pourquoi ? Parce qu’elle va là où personne ne va, que ses images explosent de couleurs et que c’est une meneuse de grands projets photographiques ! Bref c’est une femme de tête et d’actions comme j’aime !
Et son travail sur le terrain est juste impressionnant ! Bon on va commencer par la présenter !
Née en Jordanie, diplômée en journalisme et anthropologie, spécialiste du Moyen-Orient, elle vit aujourd’hui à Jérusalem-Est. La Palestine est son terrain photographique, elle est obsédée par la dépossession des droits humains. Pour elle, la dignité n’est pas un sujet « moralisateur » bien au contraire, c’est la colonne vertébrale de chaque être vivant, et quand on la bafoue et bien on laisse place à la tyrannie, la barbarie et toute une société s’écroule. Tanya a beaucoup photographié des gens en zone de guerre. Elle connait hélas un peu trop bien le sujet.
« Je suis impressionnée par les Palestiniens qui non seulement survivent mais profitent de leur vie face aux difficultés de leur quotidien et de cette situation politique »
Si on devait résumer le travail photographique de Tanya Habjouqa en un mot, ça serait la vie ! Sa photographie est vibrante par les couleurs, voire même nerveuse par les sujets qu’elle traite. Quand on visualise son travail c’est un poing dans la figure, tant par la composition de l’image que par le message.
Entre le portrait de la pilote automobile Palestinienne Noor Daoud, la communauté queer en Palestine ou bien la réalisation pour Newsweek magazine, des portraits d’enfants syriens brûlés par la guerre… Tanya casse les clichés avec ses clichés, et surtout elle montre ce que le monde ne veut pas voir, le Moyen-Orient dans toute sa complexité.
Son palmarès photographique n’est pas en reste de prestige :
- Elle fait partie du premier collectif de femmes photographes originaires du monde arabes « Rawiya » ,
- A exposé dans la première exposition collective, She Who Tells a Story: Women Photographers from Iran and the Arab World aux USA,
- Fait partie de la collection du musée de Boston (MFA musuem of fine art)
- Remporte plusieurs prix World Press Photo en 2014
- Élue meilleure livre photo par le magazine TIME en 2015.
- A reçu la bourse de la fondation magnum pour sa série « Occupy Pleasures «
Et j’en passe ! Mais Tanya ne se contente pas de collectionner des prix et gagner des bourses, non elle enseigne le photojournalisme et continue à dénoncer l’injustice à travers ses images fortes et souvent drôles.
Occupied Pleasures ©Tanya Habjouqa
J’entends beaucoup de gens dirent je suis photographe, j’ai réalisé une série, j’ai fait de belles photos… Oui si vous voulez… En ce qui me concerne, quand je vois le parcours de Tanya, je me dis ok, je vais me taire et beaucoup travailler, car son travail m’inspire humilité et résistance.
Choukrane oh Tanya Habjouqa !