Dans son morceau Chinoise ? (et le clip qui l’accompagne), Thérèse s’attaque aux clichés et insultes racistes qui touchent les personnes asiatiques, et en particulier les femmes, en France. Exacerbés par la pandémie mondiale de coronavirus, ces stéréotypes ont la peau dure, et la jeune artiste a décidé de « se réapproprier ses identités » et de les défendre, en utilisant l’humour et surtout son art. Logique pour Dialna d’en faire un son du lundi !
« Chinoise, Chen Li, Massage, Polie, Soumise au lit, You call me Katsuni, Chinese, Money, Femme tigre, Gucci, Lucy Liu, Gong Li, 2020 vis ma vie » Thérèse dans le morceau « Chinoise ? »
Thérèse est une artiste polyforme. Musicienne, styliste, activiste, modèle, la jeune femme s’essaye à tout avec beaucoup de talent. Mais sa carrière musicale n’était pas son premier choix. En effet, après son bac, Thérèse fait une classe préparatoire, puis une école de commerce. Elle fait du marketing et travaille notamment pour la marque Kenzo parfums, pendant cinq ans. Mais la jeune femme ne se plaît pas dans cette vie, elle a besoin de trouver du sens à ce qu’elle fait. Ce chemin tout tracé l’étouffe plus qu’il ne l’épanouit, et elle décide de quitter son emploi, en 2015, malgré la grande réticence de ses parents.
Au chômage, elle donne des cours à des migrants dans un squat pas loin de chez elle. Elle décide alors de se lancer dans une carrière musicale et forme le groupe La Vague, avec Jonathan Granjon. L’EP Serotonin sort en 2017. Pendant trois ans, le groupe produit une musique hybride entre électro, rock, et musique traditionnelle chinoise. Aujourd’hui, le groupe n’existe plus et la jeune femme s’est lancée dans de nouvelles aventures.
La jeune artiste s’engage de plus en plus sur les questions de racisme anti-asiatiques en France. Elle participe notamment à la web série de Grace Ly, Ça reste entre nous.
En 2020, Thérèse se lance en solo, tout d’abord avec un premier single, T.O.X.I.C, puis le titre qui nous intéresse aujourd’hui Chinoise ?, dans lequel elle mélange des sonorités rap, pop, et traditionnelles. Elle y rappe également dans sa langue maternelle, assumant sa complexité de femme racisée. Son engagement féministe et anti-raciste, ainsi que sa vision de l’art font un bien fou. Il y a de l’universel dans ce qu’elle clame, et on a tous et toutes besoin de l’entendre.
Oui, chez Thérèse, le discours est aussi important que l’esthétisme. On prend une claque visuelle, puis une claque sonore. Ou inversement. Et on en redemande. Le clip, tourné dans le quartier parisien mythique de Belleville est une bouffée d’air frais.
Si ce titre vous a séduit, sachez que son premier EP arrive le 12 mars !
Chinoise, Chun Li
Massage, Polie
Soumise au lit
You call me Katsuni
Chinese, Money
Femme tigre, Gucci
Lucy Liu, Gong Li
2020 vis ma vie
Chintok, Grain d’riz
Manga, bar tabac
Jacky Chan, Bruce lee
Tu l’tabasses il sourit
Matheux, mafieux
Mini zizi
Virus c’est qui ? Casse-toi où j’te mets la zermiRefrain :
Rou guo ni xiang gen wo dou, sorry
Wo bu hui di, wo bu hui di,
Wo bu hui di, wo bu hui di tou
Bouge de là j’suis pas ta go, déso
Wo jiu gen ni dou dao di, dou dao tou
Da puo ni, dui bu qi, sorry, déso
Ti bu xia tou
« Chinese, Japanese
Korean, Lao or Vietnamese »
« My name is Thérèse
Dans quelle langue veux-tu qu’j’le dise ? »
« Ni hao, Konichiwa, Sawadee khap, Sawadee kha »
« Banania, coucous », même combat
Ouïghours, quel rapport avec moi ?
Pourquoi t’as l’seum, qu’on t’réponde pas ?
C’est quoi ton dél, pourquoi t’aboies ?
Tu veux mon tél ?
Voilà mon doigt
(Fuck you Miss China)Refrain
J’graille pas caniche, j’graille gros chiens comme toi
Hachés, cachés, mâchés dans mon menu B3
Les Balkany j’en f’rais du pho au sriracha
Bon comme halouf lové dans sauce soja
Ta gueule de connard laqué, tu kiffes le karaoké
Tai chi, sashimi OK
Azy avoue l’Asie t’a bloqué
Cistera mate une dernière fois mon faciès de niakoué
Karaté-karité, gare à tes seufs on va te niquer
Refrain
Rou guo ni xiang gen wo dou, wo dou, wo dou
Rou guo ni xiang gen wo dou, wo bu hui di tou
Rou guo ni xiang gen wo dou
Rou guo ni xiang gen wo dou, wo bu hui di tou