Un lendemain d’élection présidentielle, quelle que soit le résultat, la lutte contre toute oppression reste la priorité pour les cinq ans à venir.
L’exercice du choix du son du lundi est parfois compliqué. On n’a pas d’inspiration. Nouveauté ou oldie ? Ou on n’a tout simplement pas la tête à cela.
La lutte. C’est ce qui nous reste à l’esprit. Comment ? On ne sait pas trop. L’organisation, la réflexion, mais aussi la création. Le tout pour faire face aux oppressions multiples.
Tout cela nous a rappelé ce titre de 1995, Oppression de Ben Harper, issu de son magnifique album Fight for your mind. Et c’est ainsi l’occasion de parler de ce grand artiste sur Dialna. Chanteur, guitariste, auteur compositeur et activiste américain, il a été accompagné par de nombreux groupes dans sa carrière (The Innocent Criminals, The Blind Boys of Alabama, Relentless Seven). Sa musique est un mélange d’influences rock, folk, blues, mais aussi reggae et funk.
Benjamin Chase Harper est né le en Californie. Son père, Leonard Harper, était afro-américain et d’ascendance Cherokee. Sa mère avait une grand-mère juive d’origine russe et lituanienne. Après le divorce de ses parents quand il avait cinq ans, il est élevé par sa mère, avec ses deux frères, Joel et Peter.
Enfant, il commence à jouer de la guitare acoustique Weissenborn, un de ses instruments de prédilection encore aujourd’hui. Ses grands-parents maternels avaient un magasin de musique réputé et spécialisé dans les instruments du monde entier, et les instruments à cordes anciens, le Folk Music Center and Museum. La famille entière baigne dans ce milieu musical.
À 9 ans, il assiste à un concert de Bob Marley, rejoint par Peter Tosh pour le rappel. Cel grand moment de légende musicale a marqué le jeune Ben Harper dans sa volonté de poursuivre sa passion. Il donne son premier concert à seulement 12 ans. Sa pratique de la guitare slide et de la Weissenborn pendant son adolescence suscite l’intérêt de nombreuses personnes. Il est invité par l’artiste de blues Taj Mahal pour le rejoindre en tournée. Il est présent sur l’enregistrement de l’album Follow the drinking gourd du bluesman.
Il se fait remarquer par les labels et signe un contrat record avec Virgin Records en 1992. Il sort un premier album, en vinyl, Pleasure and pain. Welcome to the cruel world sort en 1994 et est une réussite. Il fait sa première grosse scène au festival des Trans Musicales de Rennes, quelques mois avant la sortie.
L’année suivante, il enchaîne un nouvel opus. Fight for your mind rencontre un fort succès et ses titres passent alors en radio.
L’Europe et l’Australie ont vraiment fait décoller Ben Harper au début de sa carrière. En 2003, la version française du magazine Rolling Stone le déclare « Artiste de l’année ». Il enchaîne les albums, The will to live en 1997, Burn to shine, en 1999, un live (Live From Mars) en 2001, Diamonds on the inside en 2003, et tant d’autres, ainsi que les collaborations avec des artistes comme Jack Johnson. Il a aujourd’hui une quinzaine d’albums à son actif, et il n’est pas prêt de s’arrêter.
Mais Ben Harper n’est pas qu’un musicien hyper productif. Dès le début de sa carrière ses oeuvres ont marquées par un engagement profond et inné. Épris de justice sociale et d’humanisme, ses chansons sont des hymnes à la lutte. L’écologie et le respect des terres, notamment des Nations Tribales occupent une place importante dans les revendications du chanteur. Ben Harper est aussi très actif dans des projets éducatifs liés à la pratique musicale auprès des enfants, notamment défavorisés.
Finalement Ben Harper, c’est la bande son de la contestation, de la révolte et de la poésie.
Lutter contre les oppressions. Toujours.
Bon courage à vous.