[Musique] Shadia Mansour : Al Kuffiyyeh 3arabeyyeh feat M-1

Dialna - Shadia Mansour

La Palestine est toujours à l’honneur sur Dialna. Parce qu’un peuple qui résiste à l’occupation illégale, qui subit les humiliations et attaques de colons et reste debout, ça force le respect et la solidarité. Dans les territoires occupés ou à l’étranger, les Palestiniens portent en eux cette lutte pour l’indépendance de leur terre. C’est le cas de celle qu’on a appelé « la Première dame du Hip Hop Arabe », Shadia Mansour, dont nous vous proposons le titre Al Kuffiyyeh 3arabeyyeh (Le Keffieh est arabe), en son du lundi.

Née en 1985, à Londres, au Royaume Uni, Shadia Mansour grandit dans une famille de Palestiniens chrétiens originaires de Haiffa et Nazareth. Pendant son enfance, elle retourne souvent l’été en Palestine visiter sa famille. Chez les Mansour, on écoute les grandes voix du monde Arabe, comme Oum Kalthoum, Fayruz, ou encore Mohammed Abdel Wahab.

Shadia commence à chanter lors de manifestations en soutien à la Palestine, à Londres, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. On reconnait la petite chanteuse de titres patriotiques à chaque événement. C’est naturellement que plus tard, elle se tourne vers des études en musique et chant. Le Hip Hop entre dans la vie de Shadia Mansour, et elle commence à rapper vers 2003. La lutte pour la Palestine tient une place majeure dans son art, et la jeune femme se fait un nom en Europe, aux États-Unis mais aussi et surtout au Moyen-Orient. Quand elle est sur scène, ou dans ses clips Shadia Mansour est vêtue d’une robe palestinienne traditionnelle, le thawb. Pour elle, son art est une « intifada musicale » contre l’occupation en Palestine.

Dialna - Shadia Mansour
Shadia Mansour
© Everipedia

Son premier single Al Kuffiyyeh 3arabeyyeh est en featuring avec l’Américain M-1 du groupe engagé Dead Prez. Dans ce titre, la rappeuse met en avant le keffieh comme le symbole de lutte contre l’impérialisme dans les pays arabes. Shadia Mansour a décidé d’écrire ce morceau après avoir vu aux États-Unis un keffieh bleu et blanc, accompagné de l’étoile de David, comme le drapeau israélien. « Vous pouvez prendre mon houmous et mes falafels, mais putain ne touchez pas à mon keffieh », s’est-elle exclamée sur scène à New York avant de jouer ce titre.

Les opinions politiques de Shadia Mansour sont présentes dans ses morceaux. Elle y critique sans problème l’occupation israélienne de la Palestine, ainsi que la situation dramatique de la bande de Gaza, imposée par Israël. « Ma musique peut paraître hostile. Mais j’exprime ma colère. C’est de la résistance, de la résistance non violente », a-t-elle expliqué lors d’une interview pour le magazine Rolling Stone. Avec les années, Shadia Mansour a souvent rappelé que son soutien total allait uniquement au peuple palestinien, pas aux organisations politiques. Son but avec sa musique est de dire au monde que la Palestine existe, qu’elle a sa place sur la carte, et le rappeler, sans cesse.

Mais la jeune femme parle aussi de la condition des femmes dans ses textes, que ce soit dans la culture Hip Hop ou la société palestinienne. Elle irrite les conservateurs, et rejette la sexualisation des femmes dans le monde de la musique par son style.

Avec d’autres rappeurs issus ou originaires de pays arabes, elle fait partie d’un collectif, « The Arab League of Hip Hop ». Shadia Mansour a fait de nombreuses autres collaborations avec des rappeurs américains, mais aussi avec le canadien d’origine irakienne Narcy ou le groupe palestinien de Hip Hop, Dam.

 

#FreePalestine

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