dialna - a vif

Depuis le 10 janvier 2017, se joue une pièce bien particulière au Théâtre du Rond Point. Qu’a-t-elle de si particulier ? A Vif parle de la banlieue, et elle est écrite et interprétée par quelqu’un qui la connait, qui sait de quoi il parle, et qui n’a, a priori rien à voir avec le théâtre, Kéry James.

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« L’Etat est-il le seul responsable de la situation des banlieues ? » c’est la question qui oppose Soulayman (Kéry James) et Yann (Yannick Landrein), deux futurs avocats, qui s’affrontent lors d’un concours d’éloquence au sein de leur école. Soulayman le banlieusard, Yann, le privilégié se voient imposer une réponse à défendre coûte que coûte pour tenter de convaincre l’assemblée / le public. Ce n’est pas juste deux avis différents qui s’opposent, mais deux visions de la France, de l’égalité des chances dans ce pays, deux modes de vie. Le spectateur bascule aisément du refus de la victimisation défaitiste, à l’évidence que représente la prise de responsabilité de nos représentants, en tant qu’élus du peuple. Les attaques personnelles entre ces deux avocats nous renvoient aux clichés que l’on subit tous, au quotidien, parfois même que l’on reproduit. C’est là où se situe la subtilité de cette pièce, nous renvoyer à nos limites et nous faire sortir aussi de notre zone de confort.

dialna-a vif-sceneCette pièce est tout naturellement le prolongement de l’oeuvre de Kéry James, elle aborde tous les thèmes chers au rappeur ; les problèmes de délinquance en banlieue, les trafics de stupéfiants. On y retrouve aussi beaucoup d’humour et de malice, notamment avec le personnage de Soulayman, qui a la part belle. La performance du rappeur en tant que comédien, c’est la révélation de cette pièce. Il a une vraie aisance dans ce nouvel exercice, et habite réellement son personnage. Il réussit ici à exprimer ce qui fait la force de sa musique, l’émotion brute, l’intensité de son écriture.

D’ailleurs, il est question de l’oeuvre rapologique de Kéry James dans cette pièce. On retrouve certains morceaux, quasiment slamés ou récités par les deux comédiens. Personnellement, j’ai fondu en larmes avec le morceau final récité par Yannick Landrein (je tais volontairement les titres pour laisser une surprise), qui venait conclure une pièce déjà très puissante par son propos. Vu la standing ovation et les yeux rouges autour de moi, je pense ne pas avoir été la seule…

A Vif sur la scène du théâtre du Rond Point (Paris) jusqu’au 28 Janvier 2017, puis en tournée

04/02 : Caluire (69) / le Radiant
09 et 10/02 : Portes-lès-Valence (26) / le Train Théâtre
21/03 : Bourg-en-Bresse (01) / Théâtre
24/03 : Alfortville (94) / Pôle culturel
06/04 : Thaon-les-Vosges (88) / la Rotonde
04/05 : Chateaubriant (44) / le Théâtre de Verre
16/05 : Saint-Ouen (93) / Espace 1789
17 et 18/05 : Nanterre (92) / la Maison de la Musique

 

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