[Podcast] Les conversations Dialna : #2 Écrit-on pour soi, ou pour les autres ?

Dialna - conversations dialna#2

C’est le retour de notre podcast « Les conversations Dialna » ! Tous les mois, nous allons réunir deux femmes d’origine nord-africaine à notre table pour une conversation à quatre voix.

Pour ce deuxième numéro, nous allons discuter de l’acte d’écrire, et de ses conséquences. « Écrit-on pour soi ou pour les autres ? » Comment décide-t-on de prendre la plume quand on est une jeune femme nord africaine ? Et assume-t-on de se sentir légitime dans ce rôle ?

Pour répondre à ces questions et échanger sur ce thème, l’équipe de Dialna a eu l’honneur de recevoir les auteures Faïza Guène, et Kaoutar Harchi. Nous avons parlé de leurs parcours et des difficultés qu’elles ont rencontrées.

Qui a le droit d’écrire et d’être publié ? Quand on se lance dans l’aventure littéraire doit-on maîtriser tous les codes de ce monde ? Est ce que lorsqu’on est une femme d’origine nord africaine on est plus exposée à l’hypercorrection ? Quelles sont les difficultés à choisir son style d’écriture pour raconter ses histoire ? Kaoutar Harchi et Faïza Guène ont échangé avec Nora et Nadia pour décortiquer tout cela.


En fin d’émission, elles ont toutes deux voulu recommander le roman La petite dernière de Fatima Daas. Nora a quant à elle recommandé la lecture d’un texte universitaire de la sociologue belge Nouria Ouali, intitulé Les rapports de domination au sein du mouvement des femmes à Bruxelles : critiques et résistances des féministes minoritairesPour Nadia, il s’agit du roman Cérémonie de l’auteure marocaine Yasmine Chami.

Le podcast est aussi disponible sur Youtube.

N’hésitez pas à nous dire ce que signifie pour vous l’acte d’écrire. Avez-vous eu des blocages en vous lançant ?

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7 commentaire

  1. Je viens d’écouter et je me reconnais dans le vécu de Kaoutar Harchi en étant moi-même fille asiat de parents immigrés asiatiques mais dont je suis née en France mais moi c’est l’inverse, j’ai d’abord écrit des histoires fictives à partir de mes 11 ans et plus tard j’ai écrit les papiers administratives pour mes parents en étant aussi l’ainée. Je n’étais pas une lectrice non plus comme Kaoutar Harchi.

    Et comme Faïza Guène, j’aime l’écriture comme moyen d’expression mais différent d’elle pas avant que je sache écrire mais j’aimais raconter des histoires avant de savoir écrire en inventant des histoires avec des poupées, j’avais peu d’amies enfant mais j’ai toujours aimé la solitude depuis petite et ça m’a permis de développer ma créativité.
    Je sépare l’acte de publier, de l’écriture aussi, j’écris des histoires fictives pour moi avant tout, mon propre plaisir et j’ai jamais ressenti le besoin avant de publier mes oeuvres, pourquoi pas certaines plus tard mais ce qui est sûr c’est que je ne ressens pas du tout ce besoin de publier toutes mes oeuvres qui sont mes bébés.
    Et il y a des gens qui aiment montrer leurs bébés, et d’autres comme moi dont c’est trop personnel ou qui kiffe juste écrire pour soi, par plaisir ce qui est mon cas.
    Mais dans les 2 cas, on est écrivaine en étant écrire mais dommage que certains se considèrent ça juste quand ils publient leurs oeuvres mais les écrivain.es qui peaufinent leurs oeuvres en écrivant et ça même s’ils ne les publient pas, sont tout autant des écrivain.es.

  2. Je n’ai pas publié mes oeuvres, mais en tant que racisée asiatique, j’ai commencé par écrire des contes puis des romances puisque je regardais surtout des séries romantiques et je l’avais pas avant cette question de la représentativité, des luttes dont je suis éveillée sur ça mais j’écrivais surtout des choses légères avant. Mais maintenant, j’écris plus du thriller avec comédie, car je regarde aussi maintenant beaucoup plus de séries thriller que de romance et j’ai aussi l’envie de la représentativité des perso asiatiques, des causes aussi même si on peut être une autrice racisée et ne pas vouloir réduit à raconter juste nos luttes, nos discriminations, important de les dénoncer mais on peut obliger d’écrire que sur ça.

    Sinon la pression de la responsabilité vis-à-vis des autres, je ne l’ai pas dans l’écriture de fiction où j’écris surtout pour moi, par plaisir et pas dans l’optique d’être juste publié mais j’ai eu un petit aperçu en ayant eu une formation de community manager. Le plus chiant et chaud, c’est quand on fait des erreurs, c’est pas grave quand on écrit pour soi sans vouloir être publié, différent de la responsabilité quand on se plante pour les autres que ça soit pour l’écriture de fiction pour les autres mais surtout l’écriture/rédaction pour les autres, pour une entreprise c’est 2 fois plus chaud.
    Et même dans l’écriture de fiction ou essai dans le but d’être publié, même si on veut que notre histoire plaise, on écrit aussi beaucoup pour soi, par plaisir en étant aussi beaucoup maitre de son histoire, peu importe la réception, c’est avant tout être fière de ce qu’on écrit qui est le plus important même quand on publie.

  3. La vache le white savior de « sauver la vie d’une personne racisée’ carrément lol, ils pensent qu’en écrivant juste des livres, représentations, diversité, on vaincre le racisme et qu’on nous sauve mais mdr leur rhétorique raciste aussi!
    Sinon le « redevable » il est dans la bouche des maisons d’édition pour tout auteur et autrice surtout pour pas négocier leur contrat etc!
    Et c’est vrai que c’est pire si on idéalise le fait d’être publié comme une « chance » et donc que les auteurs et autrices qui idéalisent, osent moins négocier leur contrat et osent même moins voir le fait de publier des livres, être auteur/autrice comme un métier mais le voient comme juste un « passe-temps » et les maisons d’édition profitent de la naïveté de ces jeunes auteurs et autrices.

    Pour la question de la « légitimité » si c’est par rapport à écrire des perso racisées quand on est racisée et qu’on se représente, il n’y a pas de question à se poser on est légitime, ceux et celles qui sont pas légitimes, c’est les blancs et blanches autrices et auteurs qui veulent écrire sur nous pour la « diversité » mais sans qu’ils se renseignent sur le racisme, leur racisme intériorisé qu’ils ne voient pas et ne voient même pas leur privilège blanc de pas être discriminé en tant que blanc.hes auteurs, autrices, c’est eux et elles qui sont pas légitimes à « nous représenter » alors qu’ils et elles peuvent faire du racisme ordinaire, qu’on leur dit mais qu’ils veulent pas se remettre en question et c’est eux et elles qui ne devraient pas écrire sur tout!
    Eux et elles blancs et blanches éditeurs.trices comme auteurs.trices qui font du white savior et qu’ils ont aucune légitimité mais pensent avoir de la légitimité en tant que blanc.hes de pouvoir écrire sur nous racisés, notre culture en pensant pouvoir écrire mieux que nous les racisés mais LOL!
    Leur white savior et racisme est hallucinant et c’est les blanc.hes qui ont crée le racisme et la hiérarchisation des races en se pensant plus légitime et plus supérieur aux autres races, aux arabes, asiatiques, noirs.
    Ils et elles blanc.hes ont un sacré culot et aucune honte sans même s’informer sur ce qu’est vraiment le racisme qui est une histoire de domination, oppression liée aussi aux conséquences de la colonisation, de l’esclavage.

    Après c’est liée à une confiance en soi pour les racisées qui se sentent pas légitimes de représenter les racisés dans leur histoire, écrit, parole et c’est vrai aussi que c’est liée à une connaissance ou non-connaissance du système des dominations car il y a du racisme intériorisée pour pas être « légitime » alors qu’on l’est et qu’on culpabilise beaucoup plus si on n’a pas les connaissances des systèmes de dominations, de l’état etc.
    Pour ma part, étant une racisée asiatique, j’ai pas étudié la sociologie à la fac même si je suis allée jusqu’en fac mais c’est beaucoup plus grâce à internet que je me suis informée et déconstruit. J’ai commencé par le féminisme dont je voyais le sexisme intériorisé de ma mère et que j’ai pas été élevé de la même manière que mon frère et c’est ensuite que j’ai appris beaucoup de choses sur le racisme qui est bien plus vicieux que le sexisme misogynie car les féministes sont là, sur les réseaux sociaux etc mais le privilège blanc est aussi dans les féministes blanches qui ne voient pas les couleurs, voient pas leur racisme et privilège blanc.

    C’est ensuite que j’ai appris le voc du racisme dont white savior, whitesplanning, white tears, privilège blanc, appropriation culturelle, ça un peu que j’ai vécu de la part surtout de femmes blanches dont ex-amie blanche et dans le militantisme qui sont des hypocrites racistes surtout celles qui font genre « alliées » pour ensuite nous faire du whitesplanning sur ce qu’est le racisme qu’elles ne vivent pas en tant que femmes blanches, d’un culot aussi!

    1. Merci infiniment pour tes commentaires Lily. C’est passionnant. Voir que d’autres femmes racisées ont eu le même vécu que nous face à ces situations nous attriste et en même temps renforce nos convictions. Force à nous toutes !

      1. De rien, merci à vous pour ce podcast, votre blog, vos vidéos youtube

  4. Donc après avoir écouté votre podcast #3 j’ai écouté le #2. Et ben je suis toujours aussi dithyrambique
    J’adooore, rien à dire! Je connaissais Kaoutar Harchi qui était venue présenter son livre dans le Nord lors de rencontres culturelles et Faïza Guène par sa célébrité même si j’avoue ne pas l’avoir encore lue. Mais là elle me donne envie de me pencher sur son œuvre parce que son discours m’a vraiment parlée.
    Je retiendrai son  » Mon souci c’est de faire cesser ces intrusions, de refuser qu’on colonise aussi mon espace de création  » : c’est tellement puissant! Merci à vous pour ces moments. Bon il me reste plus que le premier à écouter, je vais attendre un peu

    1. Encore merci Céline !! Et oui, on te conseille grandement l’oeuvre de Faïza Guène !!

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