[Food Corner] Majouja, à la découverte des cuisines d’Algérie

Dialna - Majouja

Le restaurant Majouja a ouvert en mars dernier à Paris dans le 9ème au cœur du quartier des affaires, proposant tout d’abord ses plats à emporter. Katia Barek, en reconversion professionnelle, est à l’origine de ce projet mettant en valeur la gastronomie algérienne et plus particulièrement kabyle, encore très peu connue.

Après une carrière de près de 20 dans un grand groupe bancaire, Katia Barek, française d’origine algérienne a décidé de procéder à un changement radical de carrière. Pendant environ quatre ans, elle a réfléchi à un projet qui réunirait la nourriture et ses racines algériennes. En effet, si elle est née en France, Katia puise ses origines en Algérie et plus précisément en Kabylie. Son père travaillait déjà dans la restauration et elle s’est toujours sentie proche de ses racines. Ouvrir ce restaurant était alors pour la jeune femme le meilleur hommage à rendre à cette génération qui a souvent travaillé dans l’ombre de beaucoup de restaurants.

Dialna - Majouja
Arghoum ©Majouja

Au cours de sa carrière et des nombreuses pauses déjeuner passées à chercher un endroit où manger, Katia constate qu’il n’y a pas de restaurant qui propose de la cuisine algérienne. Pourtant, elle sait de par son expérience personnelle qu’il y a tant de plats à découvrir. L’idée de Majouja était ainsi née.

(Re)donner ses lettres de noblesse à la cuisine algérienne

Si la diaspora algérienne est bien implantée en France, il y a encore peu de restaurants qui mettent en avant son patrimoine culinaire, pourtant riche et varié. La cuisine algérienne, et plus encore kabyle, reste donc encore largement méconnue en France. On associe plus facilement le couscous au Maroc et la « street food » à la Tunisie.

Pour Katia, il était important de faire découvrir les plats algériens au grand public. Majouja se présente comme une cantine kabyle du fait de l’histoire personnelle de Katia, mais on peut y découvrir des plats venant de toutes les régions d’Algérie.

Ainsi, à la carte on retrouve le traditionnel couscous, mais aussi des plats moins connus comme :

  • Laasban, plat en sauce de boulettes de semoule qui est devenu l’un des best-sellers de la petite cantine,
  • Amekfoul, le couscous végétarien baigné d’huile d’olive,
  • Rechta, plat en sauce de pâtes fraiches et poulet avec des légumes de saison.

Certains plats, plus street food, ont été revisités à l’image de la galette arghoum fourrée qui se décline aux épinard/feta ou encore à la  viande hachée/mozzarella. On y trouve aussi l’incontournable coca (petit feuilleté traditionnellement fourré à l’oignon et la tomate), ici au chèvre/miel.

Chez Majouja, on utilise des produits de saison, la carte est donc renouvelée régulièrement. Les assiettes sont généreuses et les prix tout doux.

Dialna - Majouja
Arghoum viande hachée/mozza ©Majouja

Vous pouvez aussi finir sur une note sucrée et gourmande, avec les traditionnels petit gâteaux, du msmemen, du sfenj (cuisiné par la maman de Katia) ou découvrir la besboussa, gâteau à la semoule imbibée de fleur d’oranger. La recette est twistée avec un glaçage gourmand.

Majouja, un lieu de partage et transmission

Pour Katia, la nourriture n’est qu’un prétexte pour partager et échanger autour de sa double-culture. Loin des clichés orientalistes, la décoration chez Majouja rappelle l’Algérie par touches subtiles. Les murs en pierre sont peints dans une couleur ocre, celle de la maison familiale en Kabylie. Une partie de la vaisselle provient de chez Taszuri (une créatrice franco-algérienne dont on vous recommande de découvrir le travail).

Dialna - Majouja
Intérieur restaurant ©Majouja

 

Les commandes se font au comptoir, ce qui permet à Katia de montrer les plats aux convives et de leur expliquer leur composition. Toujours dans un souci de transparence, la cuisine est ouverte et nous permet de sentir les effluves qui s’en échappent. Ces senteurs réveillent des souvenirs olfactifs qui donnent encore plus d’authenticité à l’expérience.

C’est aussi une façon de donner de la visibilité à ces femmes dont Katia dit « qu’elles ont des mains en or ». L’équipe est composée de deux femmes immigrées. Il tenait à cœur à Katia de valoriser leur savoir faire et de mettre la lumière sur leur travail. C’est aussi une façon de transmettre et faire vivre un héritage culturel que Katia a reçu de sa mère. D’ailleurs, pour la petite histoire, « Majouja » est le surnom affectueux qui lui est donné.

Un peu plus de six mois après son ouverture, Majouja trouve son rythme de croisière. Si elle attend de consolider ces premiers résultats, Katia pense déjà à l’avenir. Elle a pour projet d’ouvrir d’autres lieux. Mais, il ne s’agira pas de copie pure et simple de Majouja, plutôt de créer des lieux de vie. On hâte de découvrir ce que lui réserve l’avenir !

MAJOUJA
43 Rue Laffitte, 75009 Paris

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