[Food Corner] Ardi, concept-store palestinien à Paris

Dialna - Ardi

Ardi est un concept-store palestinien ouvert en 2020. Véritable îlot de résistance palestinienne dans le Nord de Paris, il a été inventé par Rania, une Française d’origine palestinienne. La découverte et la défense de la gastronomie de ce pays méconnu est au cœur de ce projet. Dans le cadre de notre partenariat avec le podcast l’Orient à l’envers, dont le dernier épisode a pour thème « De la Palestine aux Palestiniens », nous vous emmenons à la découverte de ce lieu.

Vous en avez assez d’entendre parler du Covid, du couvre-feu, d’un potentiel énième confinement, et autres joyeusetés ? J’ai ce qu’il vous faut pour chasser la morosité ambiante !

Il y a quelques années, nous vous dressions le portrait de Rania qui évoquait sa relation à la culture et la cuisine palestinienne. Depuis la parution de ce portrait, Rania a été suivi par l’incubateur Singa et a lancé une campagne de financement participatif en 2019. Au printemps 2020, Ardi (« ma terre » en arabe) a enfin pu ouvrir ses portes.

Dialna - Ardi
Rania chez Ardi
©Nadialna

Un lieu de partage et de rencontres

Dire qu’Ardi est un restaurant serait réducteur. Ardi c’est beaucoup plus que ça. C’est un lieu de partage et de rencontres. La volonté affichée de Rania est claire : la valorisation de la culture palestinienne sous toutes ses formes, et de sa gastronomie, à l’instar de Laïla El Haddad,et son livre The Gaza Kitchen. Pour Rania, il est important  de rappeler qu’Ardi n’est pas pas simplement un restaurant mais qu’il s’agit d’un lieu qui permet de « retrouver toute la culture palestinienne » à travers des expositions et des évènements artistiques. 

Lors de notre visite, des œuvres de l’artiste Rand Daboor étaient exposées. C’est d’ailleurs cette jeune femme qui a créé le logo d’Ardi. 

Si Rania s’est fait connaître grâce à son blog « Les p’tits plats palestiniens », elle a rapidement partagé ses coups de cœurs musicaux et artistes sur sa page Facebook. Chaque recette était accompagnée d’anecdotes et d’histoires personnelles. C’est aussi en participant au festival Ciné-Palestine que Rania a pu (re)découvrir « la diversité de sa culture ». Le passage du blog au projet Ardi est donc le fruit d’un « cheminement naturel », nous a-t-elle expliqué. 

L’accueil à Ardi est chaleureux et familial. D’ailleurs les filles de Rania donnent un coup de main en salle, et en cuisine dès qu’elles le peuvent. Le soir, on voit régulièrement un vieux monsieur toujours très bien habillé, fier de ce lieu, le père de Rania, lui-même. Cette dernière prend le temps d’échanger avec chacun des convives et de partager sa passion et son amour pour son pays d’origine. Même s’il ne s’agit pas d’occulter l’occupation, la cheffe veut faire découvrir la Palestine « à travers sa beauté, sa richesse culturelle, ses artistes », comme elle aime le rappeler. On peut dire que le pari est réussi. 

La Palestine dans les assiettes et sur les murs

La décoration a été pensée dans les moindres détails : portrait de Mahmoud Darwich, keffiehs, produits de l’artisanat traditionnels, décoration des tables. Il y a même un coin cozy avec des livres à disposition ; des livres sur la Palestine, bien entendu.

Et en ce qui concerne la cuisine, les assiettes sont généreuses et le goût est au rendez-vous. Pour ma première visite, je me suis laissée tenter par du houmous et le ouzi. C’est un plat avec du riz, de la viande hachée, des petits pois et des carottes surplombé d’amandes grillées et accompagné d’une sauce au yaourt.

Dialna - Ardi
Ardi © Nasséma

Chez Ardi, on mange avec de la musique traditionnelle en fond sonore et il n’est pas rare que les tables soient poussées pour laisser place aux danseurs de dabkeh. 

Avant le second confinement, Rania avait déjà commencé à proposer des cours de danse. Dès que la situation sanitaire le permettra, elle tient absolument à ce que cette activité reprenne. Des cours d’arabe et de calligraphies sont aussi prévus. Elle compte également proposer des cours de cuisine. 

En ce moment, Rania est en contact avec une personne à Jérusalem qui propose des circuits gastronomiques, ainsi qu’avec des chefs et des producteurs locaux. Elle espère pouvoir rapidement mettre en place un partenariat pour son rayon épicerie fine. Une belle promesse de découverte de nouvelles saveurs… 

Dialna - Ardi
Rania chez Ardi
©Nadialna

Autant dire qu’on attend la réouverture de ce lieu avec une grande impatience !

Et bonne nouvelle, il est désormais possible de commander (par téléphone) pour venir récupérer les plats directement au restaurant. Un site est en cours de création qui permettra de commander en click and collect. La livraison à domicile devrait bientôt être disponible aussi. Rania envisage un partenariat avec une coopérative de livreurs. 

Le talent et les passions culinaires semblent héréditaires, puisque l’une des filles de Rania propose aussi à la vente des cookies et des cupcakes qu’il est possible de récupérer chez Ardi. 

Pour suivre l’actualité d’Ardi, rendez-vous sur Facebook et Instagram

Ardi Concept Store 

10-12 rue Lydia Becker 75018 Paris

Metro le plus proche : porte de la Chapelle

 

Texte : Nasséma
Photos : Nasséma et Nadialna

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.